Une course poursuite est lancée contre les trois individus, dont la cavale n'aura duré qu'une ou deux minutes. La capitale britannique a été le théâtre avant-hier, d'une scène d'horreur. le deuxième attentat avec le même mode opératoire: un véhicule fou fonçant dans la foule et des agressions au couteau. La scène n'a duré qu'une dizaine de minutes, mais pour les Londoniens, victimes et témoins de la barbarie des terroristes, ce fut une éternité. Le court laps de temps qui a séparé la course folle de la camionnette dans le London Bridge, de l'arrivée des premiers secours, le prestigieux boulevard de Londres s'était transformé en terrain de bataille sanglante. Il est 22 heures, lorsque les piétons se font surprendre et nombre d'entre eux s'en trouvent renversés par la camionnette qui, disent les témoins? zigzaguait à la recherche de victimes, jusqu'au moment où elle s'immobilise. La course mortelle n'aura duré qu'un court instant. La camionnette folle finit par s'encastrer dans la clôture entourant la cathédrale de Southwark sur la rive sud de la Tamise, non loin du pub The Barrowboy & Banker. Mais c'était suffisant pour créer une grande panique parmi les promeneurs. Des corps inanimés sur la chaussée ajoutaient l'effroi à la panique. La camionnette a donc fait des victimes. Mais l'immobilisation du véhicule n'annonçait pas la fin du cauchemar, bien au contraire, puisque trois individus en sortirent et firent irruption dans la foule qui se dispersait. Ils étaient armés de couteaux qu'ils agitaient nerveusement avec la nette intention de faire d'autres victimes. Ces dernières, totalement désemparées, couraient dans tous les sens pour échapper à une mort certaine. Sur le parcours meurtrier du véhicule, l'effet de surprise s'estompant quelque peu, des témoins se précipitent pour aider une demi-douzaine de personnes heurtées par la camionnette blanche, dont une femme projetée en l'air par la force de l'impact. Pendant ce temps, à quelques centaines de mètres plus loin, les terroristes s'engouffrent dans les bars des alentours et poignardent au hasard les fêtards, les passants et les commerçants. A 22 heures 10 minutes, les premiers policiers arrivent sur place. En dix minutes, les terroristes ont déjà tué 7 personnes de diverses nationalités et blessé des dizaines d'autres. Quatre minutes plus tard, les secouristes entrent en scène et commencent à prendre en charge les blessés, dont certains ont perdu beaucoup de sang. Dans le même temps une course poursuite est lancée contre les trois individus, dont la cavale n'aura duré qu'une ou deux minutes. très vite rattrapés par les policiers à l'extérieur du Wheatsheaf, un pub datant du XIXe siècle au coin du marché de Borough, les assaillants ont fait mine d'actionner des ceintures d'explosifs. Dans l'urgence, les forces de sécurité ont ouvert le feu dans le but certainement d'éviter un carnage. L'élimination des terroristes ne fait pas baisser la tension pour autant dans la capitale londonienne. Plus d'une heure et demie après les faits, la police diffuse un message d'urgence. Il y est question de certaines mesures à prendre au cas où une personne soit confrontée à un acte terroriste. Cette procédure est une première à Londres et signifie que près de deux heures après la fin de l'opération terroriste, les services de sécurité sont encore sur les dents, propageant une sorte de panique que les experts jugent incontournable. A minuit 38 minutes, la Première ministre Theresa May s'exprime enfin, apportant par la même un signal du retour de la sécurité à Londres. La police découvre, dans la foulée, que les gilets qui passaient pour des ceintures d'explosifs étaient factices. Les terroristes avaient donc la détermination de ne pas survivre à leur attaque en poussant les forces de sécurité à les abattre. Hier matin, la cellule de crise Cobra, présidée par la Première ministre, conclut au fait que la Grande-Bretagne a été «victime encore une fois d'un brutal attentat terroriste», dénonce l' «idéologie malfaisante de l'extrémisme islamiste» et rend hommage «au grand courage et à la réaction rapide» des forces de police. En attendant, les élections législatives du 8 juin prochain, qui seront donc maintenues, Londres vient d'ajouter un autre épisode à un feuilleton macabre.