La police britannique sur le qui-vive après le deuxième attentat à Londres en moins de quinze jours Les autorités britanniques poursuivaient leur enquête hier après l'attentat à Londres, revendiqué par le groupe jihadiste Etat islamique (EI), qui a fait samedi sept morts et des dizaines de blessés à quelques jours des élections législatives. Véhicule lancé contre la foule et assaillants qui poignardent au hasard les passants, ce nouvel attentat est le troisième en moins de trois mois au Royaume-Uni. Comme les deux précédentes, l'attaque de samedi a été revendiquée par l'EI, contre qui le Royaume-Uni a effectué ces dernières années des raids aériens en Irak et en Syrie. L'attentat a été perpétré par «une unité de combattants de l'Etat islamique», a rapporté l'agence de propagande de l'EI, Amaq, dans un communiqué publié à Beyrouth. Leurs identités n'étaient pas publiques mais la police a assuré dans un communiqué qu'elles seraient dévoilées dès que ce sera «opérationnellement possible». La Première ministre Theresa May a lié l'attaque à «l'idéologie malfaisante de l'extrémisme islamiste». Elle a annoncé le maintien des élections législatives prévues pour jeudi, qui doivent renouveler la chambre des Communes au moment où le Royaume-Uni s'apprête à négocier le Brexit, et la reprise de la campagne hier, après une journée de suspension. Sur le front de l'enquête, des perquisitions ont été effectuées à Barking, une banlieue multiethnique de l'est de Londres, où la police a arrêté 12 personnes âgées de 19 à 60 ans, dont une a ensuite été relâchée. D'après Sky News, la police, lourdement armée, a perquisitionné au domicile d'un des trois auteurs de l'attaque. Cet assaillant était avec deux complices dans la camionnette qui a foncé sur le London Bridge samedi soir. Les trois hommes ont été peu après abattus par la police tandis qu'ils lacéraient de coups de couteau passants et fêtards. Le drame a éclaté vers 22h00 heure locale quand venait de s'achever la finale de la Ligue des champions de football, qu'un public nombreux était allé regarder dans les pubs de Borough Market, un quartier branché de la rive sud de la Tamise. Les assaillants ont tout d'abord foncé dans la foule sur le London Bridge à bord d'une camionnette blanche. «Ils ont renversé des tas de gens», a témoigné à la radio Chris, un chauffeur de taxi. «Ensuite, trois hommes en sont sortis armés de lames assez longues» et «ont poignardé des gens au hasard» dans le quartier voisin de Borough Market. Ils portaient de faux gilets explosifs pour accentuer la panique. Malgré l'intervention rapide de la police, qui a abattu les trois hommes huit minutes après avoir été alertée, le bilan est lourd: sept morts et une cinquantaine de blessés. Quelque 36 personnes restaient hospitalisées dimanche, dont 21 dans un état «critique», d'après le service de santé NHS. Les tirs nourris de la police, plus de cinquante, ont aussi blessé un passant, a précisé Scotland Yard. Parmi les personnes tuées figurent un Canadien et un Français. Un autre Français est porté «disparu», a dit le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian. Selon son entourage, le ministre devait se rendre hier après-midi à Londres pour y rencontrer les familles des victimes, des blessés et son homologue Boris Johnson. Sept Français ont été blessés, dont quatre grièvement, ainsi que deux Allemands, un Australien et un Espagnol. Stations de métro et rue fermées, fêtards enfermés dans les bars et les restaurants, voitures de police passant toutes sirènes hurlantes: les quartiers visés sont passés de la fête au cauchemar en quelques minutes. Les condamnations se sont multipliées, le maire de Londres Sadiq Khan évoquant des «actes barbares». Le président Donald Trump a offert «le soutien total» des Etats-Unis. Dans un tweet, il a néanmoins aussi accusé Sadiq Khan de ne pas prendre au sérieux la menace terroriste. Le président français Emmanuel Macron et la chancelière Angela Merkel ont fait part de leur solidarité tandis que le président russe Vladimir Poutine a appelé à «une intensification des efforts communs dans la lutte contre les forces de la terreur». Londres avait été frappée par une autre attaque fin mars, déjà commise à l'aide d'un véhicule, une voiture, et d'un couteau. Puis, le 22 mai à Manchester, 22 personnes sont mortes dans un attentat suicide à la sortie d'un concert de l'Américaine Ariana Grande.