La secte des Ahmadis connaît un sérieux revers après avoir été traînée en justice. Un groupe de cette secte composé de six personnes à été condamné en première instance à quatre ans de prison ferme à Batna. Le procès a vu la participation de Me Salah Debouz, président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (Laddh), qui est l'un des avocats des Ahmadis. Ce militant des droits de l'homme a essayé de nuancer la situation qui caractérise l'affaire de la secte des Ahmadis qui sont pourchassés et mis en prison et d'autres sous contrôle judiciaire. L'affaire de la secte des Ahmadis connaît une médiatisation importante sans pour autant développer l'essentiel de la genèse de cette secte. D'ailleurs, le président de la Laddh, Me Salah Debouz, revient sur cette question qui est opaque à ses yeux et qui ne peut être la source de l'emprisonnement et d'interrogatoires qui concernent les groupes appartenant à cette secte. Dans ce sens, l'avocat et le président de la Laadh, Me Salah Debouz, explique comment il s'est retrouvé à défendre les Ahmadis en soulignant que «je défends un groupe composé de six personnes qui ont été condamnées en première instance à quatre ans de prison ferme à Batna. La première audience du procès en appel a eu lieu mercredi 31 mai à la cour de justice de la même wilaya. Mais je suis également l'un des avocats consultants des Ahmadis en Algérie. Certains des adeptes d'El Ahmadiyya sont passés dans mon bureau pour me le demander. Ils me font un état des lieux selon lequel il y a près de 200 Ahmadis poursuivis en justice. Certains ont été jugés, d'autres ne le sont pas encore», a-t-il martelé. Le procès qui a été réservé à la secte des Ahmadis était caractérisé par un amalgame qui faisait que tout le monde croyait que cette dernière a été poursuivie pour sa doctrine, bien au contraire, le tribunal avait énuméré des accusations qui concernent la collecte des fonds et constitution d'une association non agréée C'est ce qui ressort des propos de leur avocat qui indique que «ces six personnes ont été condamnées notamment pour récolte de dons sans autorisation, activisme dans une association non agréée (El Ahmadyya), déni de ce qui est nécessairement connu dans la religion. Mais les questions posées par le président de la chambre de délits de la cour de Batna n'avaient aucune relation avec les actes incriminés par la loi. En s'adressant au chef du groupe, le magistrat voulait notamment savoir où il fait sa prière le vendredi, qui était le prophète selon lui, pourquoi leur chef est un Indien et pourquoi suivre un religieux Indien et non arabe»a-t-il précisé. Donc l'affaire de la secte des Ahmadis est loin de prendre l'allure et le caractère inquisitoires, il sont surtout d'ordre juridique en rapport plus particulièrement avec la loi. Toujours dans le même sillage, le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs Mohamed Aïssa a apporté des clarifications dans ce sens en disant que «l'Etat algérien n'a pas l'intention de combattre les adeptes de la secte d'El Ahmadiyya et que les personnes appartenant à cette secte n'ont pas été poursuivies pour la pratique d'un culte religieux garanti par la Constitution, mais pour adhésion à une association non agréée et la collecte de dons sans autorisation», a-t-il signalé. La liberté de conscience est garantie par la Constitution algérienne, reste maintenant de vérifier si la procédure et les démarches juridiques d'une association sont respectés ou pas. A ce niveau des choses, la question de la conformité de la secte des Ahmadis doit être justifiée par une autorisation en adéquation avec les critères mentionnés par la loi algérienne relative à la création d'une association caritative ou civile.