L'Assemblée populaire nationale, une forte institution Bouhadja qui aura à gérer la nouvelle Assemblée issue de la révision de la Constitution, va-t-il rompre avec l'ancienne méthode? Il a fait sa première sortie médiatique. Le président de l'APN veut redorer le blason et promouvoir l'image de son institution. Fraîchement installé à la tête de la chambre basse, Saïd Bouhadja rassure sur le rôle que va jouer la huitième législature. «L'Assemblée populaire nationale, une forte institution populaire, oeuvrera à promulguer des lois qui protègent le citoyen algérien et le pays, adaptées à la réalité et aux développements qui marquent la société algérienne et la scène internationale», a -t-il déclaré à la presse en marge d'une cérémonie de distinction organisée par le Front de Libération nationale (FLN) au siège de la mouhafada à El Harrach. Le troisième homme de l'Etat a affirmé dans le même contexte que l'Assemblée «sera de plus en plus proche du peuple et en lien étroit avec lui». Cette déclaration transmet un message fort à l'adresse de la classe politique et du peuple. Sachant que l'Assemblée populaire nationale souffre du manque de crédibilité et de légitimité surtout avec le taux de participation médiocre au scrutin du 4 mai dernier, Bouhadja veut en finir avec cette mauvaise réputation. Le successeur de Larbi Ould Khelifa compte rétablir les liens entre l'institution et le peuple. Nul n'ignore que L'APN est accusée de tous les maux. On lui reproche toujours d'être au service du gouvernement et de tourner le dos aux revendications des citoyens. Le scénario qui a marqué l'adoption de la loi de finances 2016 et 2017 est toujours vivant dans les esprits. Bouhadja qui aura à gérer la nouvelle Assemblée issue de la révision de la Constitution, va-t-il rompre avec l'ancienne méthode? Autrement dit, le président de l'APN a-t-il les prérogatives et les moyens pour faire de l'APN une vraie institution qui représente le peuple et pas une chambre d'enregistrement? s'interrogent les observateurs de la scène politique. Le constat sera vite fait. Le Plan d'action et la loi de finances 2018 qui seront les chantiers prioritaires de la nouvelle Assemblée vont permettre de démontrer si le président de l'APN va tenir ses promesses. Sachant que la loi de finances 2018 apportera son lot d'augmentations, l'APN sera mise devant ses responsabilités. Or, devant une majorité qui monopolise la gestion des affaires de l'APN et qui soutient à fond le gouvernement, il ne faut pas s'attendre à des miracles. Par ailleurs et au sujet de la répartition des responsabilités, Saïd Bouhadja a défendu sa peau. «Les structures de l'APN ont été choisies conformément au règlement intérieur de l'APN en vigueur, et ce à travers le dialogue et une longue consultation entre les groupes parlementaires», a-t-il indiqué en guise d'argument. Vu que l'opposition crie, d'ores et déjà, aux dépassements, le président de l'APN a saisi sa sortie pour donner sa version. Ce n'est pas tout. Saïd Bouhadja s'est montré rassurant envers l'opposition. «L'Assemblée s'attellera à approfondir la pratique démocratique et impliquer l'opposition dans les travaux de l'APN», a-t-il certifié. Ainsi, Bouhadja tient à donner des gages à l'opposition qui craint d'avance pour ses acquis garantis par la nouvelle Constitution. Lors de cette cérémonie organisée par le FLN, le secrétaire général, Djamel Ould Abbès, a mis l'accent sur «la paix et la stabilité du pays grâce à la politique éclairée et la sagesse du président de la République, Abdelaziz Bouteflika» et «grâce à la charte pour la paix et la Réconciliation nationale». Le chef de l'Etat a été honoré lors de cette cérémonie ainsi que le président de l'APN, Saïd Bouhadja, le Premier ministre Abdelmadjid Tebboune, le secrétaire général du FLN, Djamel Ould Abbès. Un hommage à titre posthume a été rendu au défunt moudjahid Mohamed Guenifed.