Le niet opposé par Ouyahia au sujet de cette question est perçu telle une réponse «administrative» par le FLn. Le débat engagé au FLN au sujet de la révision de la Constitution se veut une initiative, dont l'évolution ne devrait pas aller au-delà du cercle formel du parti. Autrement dit, le FLN qui n'a eu de cesse à mettre en avant sa nouvelle théorie quant à «une révision nécessaire de la Constitution», en faisant valoir notamment le caractère éminent d'une telle démarche, ne compte nullement aborder cette question avec d'autres formations politiques, y compris celles de l'Alliance présidentielle, en l'occurrence le RND et le MSP. «Le débat sur la révision de la Constitution ne sera point abordé au sein de l'Alliance présidentielle», a en effet tranché on ne peut plus catégoriquement, le chargé de l'information du FLN, M.Saïd Bouhadja. Rencontré en marge de la cérémonie organisée par son parti avant- hier au soir dans la localité de Baraki, tenue en l'honneur des anciens moudjahidine et des familles des victimes du terrorisme, M.Bouhadja expliquera pourquoi une révision de la Constitution est pour autant «nécessaire» en Algérie. Il dira en ce sens qu'une telle démarche obéit à l'idée de l'adaptation de l'Algérie «aux grandes mutations mondiales». Ainsi, l'exemple donné par M.Bouhadja pour faire valoir la révision de la Constitution, a trait à une meilleure insertion de l'Algérie dans le sillage de la mondialisation, à travers notamment l'accord d'association avec l'UE et la prochaine adhésion de notre pays à l'OMC. L'argument mis en avant par le chargé de l'information au FLN a trait, quant à lui, à l'obligation pour l'Algérie de «mieux clarifier et ses textes juridiques et le rôle de ses institutions» vis-à-vis de ses partenaires étrangers. Voici, entre autres, les raisons pour lesquelles la révision de la Constitution constitue l'une des préoccupations majeures du FLN. A travers une telle «proposition», le FLN tente, de l'avis de M.Bouhadja, de se placer à l'avant-garde des «grandes mutations» engageant l'avenir du pays. Notre interlocuteur récuse, en outre, l'idée que la révision constitutionnelle soumise à débat au FLN ne soit pas un prétexte valorisé par le parti visant la récupération de la chefferie du gouvernement. Il affirme en ce sens que la stratégie du FLN n'est pas celle de la fin qui justifie les moyens, tout comme il admet toutefois, que récupérer la chefferie du gouvernement est une quête légitime. Interrogé sur le niet opposé par M. Ouyahia quant à une éventuelle révision de la Constitution, M.Bouhadja répondra que la réaction du chef de l'Exécutif est administrative. «M.Ouyahia, dira-t-il, a réagi en sa qualité de chef du gouvernement et non pas en tant que S G du RND.» Toujours est-il que la révision de la Constitution continue de faire l'objet d'une large consultation au sein du FLN, et uniquement au sein de la maison FLN. Il va y avoir prochainement, indique M. Bouhadja, la mise en place au niveau de l'état-major du parti, d'une commission regroupant des spécialistes aguerris en matière de droit constitutionnel et qui auront à s'étaler, en outre, sur la loi concernant les partis politiques ainsi que la loi électorale. Une autre commission traitant du code communal et de wilaya et dont la présidence sera assurée par le député M.Chihoub, en charge des affaires juridiques à l'APN, verra également le jour dans un proche avenir au sein du FLN.