Sans surprise, Saïd Bouhadja a été élu à la présidence de l'Assemblée populaire nationale lors de l'installation mardi dernier du nouveau Parlement issu des élections législatives du 4 mai dernier. Le candidat du parti majoritaire (FLN) a été plébiscité à l'écrasante majorité. Ce militant et ancien cadre dirigeant du FLN a ainsi raflé 356 voix contre 47 pour le candidat Smaïn Mimoun, ancien ministre de la Pêche du MSP. Les deux autres candidats, en l'occurrence Lakhdar Benkhalef candidat du parti El Adala, Ennahda et El Binaa a obtenu 17 voix et 10 voix ont été accordées pour Ouali Nora, candidate pour le Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD). Alors que 19 bulletins nuls ont été enregistrés lors de ce vote à bulletin secret. L'élection de M. Bouhadja à la présidence de l'assemblée nationale était plus que prévisible. Le parti de Saïd Bouhadja a obtenu aux législatives 161 sièges, sur un total de 462 sièges à l'APN, à cela s'ajoute le soutien du Rassemblement national démocratique (RND) avec ses 100 sièges. Les partis dits de l'opposition n'avaient rien à reprocher à Saïd Bouhadja, un moudjahid de la wilaya 2, né en 1938 à Skikda, un militant et ancien cadre dirigeant du FLN. Il a été notamment Mouhafed à Bechar, Oran et Annaba. Il a toujours été membre du bureau politique du FLN, avant d'être désigné porte-parole du parti par l'ancien secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem. Il s'agit d'un homme intègre et respectable selon la majorité des députés. La secrétaire générale du parti des travailleurs, Louisa Hanoun, a clairement affirmé lors de l'installation du nouveau Parlement que la désignation du président de la l'APN revient, conformément à la logique, au parti majoritaire. Et que son parti ou d'autres partis n'ont pas le droit de s'ingérer ou de commenter le choix de ce parti. Mais, toujours est-il que cela doit passer par l'urne. De son côté Abdelmadjid Menasra, président du Front du changement (FC), a qualifié cette course ou cette pluralité de candidatures d'une simple formalité qui n'a aucune capacité de changer la donne. Il a dénoncé le fait que les partis dits de l'opposition n'étaient même pas capables de désigner un candidat de consensus. «Chacun a voulu présenter son candidat, donner ainsi plus de chance aux partis du pouvoir», regrette-t-il. Mais, pour le MSP, avec un seul candidat de consensus ou avec plusieurs candidats, les partis de l'opposition n'avaient aucune chance. L'idée est de consacrer le principe de la démocratie dans l'installation de la nouvelle assemblée, avec un scrutin de pluralité de candidatures au lieu d'un scrutin avec un seul candidat imposé. Et ce pour donner plus de crédibilité à cette nouvelle assemblée. Le successeur de Larbi Ould Khelifa a beaucoup insisté lors de son intervention sur la nécessité de travailler ensemble tout en étant au service du peuple et défendre ses intérêts. Il a affirmé dans ce sens que «la diversité des sources de pensées et des obédiences politiques permettra à notre Assemblée de s'ériger en cadre idoine de dialogue et en espace d'ancrage du processus démocratique». Et que «les députés, toutes obédiences confondues, sont appelés à travailler de concert à travers le dialogue et l'échange de vues pour trouver des solutions aux préoccupations du peuple qui les a élus en toute liberté et transparence». Pour Bouhadja, l'objectif commun est d'être au service du peuple et de défendre ses intérêts, en coordination et collaboration avec le gouvernement et toutes les institutions constitutionnelles de l'Etat. Saïd Bouhadja n'a pas manqué de rappeler devant les nouveaux députés et les anciens qui ont été reconduits, les acquis réalisés par l'Algérie «sous la sage conduite du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, qui a rétabli la sécurité et la paix grâce à la politique de réconciliation nationale, ce qui a permis à notre pays de poursuivre sa marche sur la voie du développement global et du rétablissement de la stabilité». Il a affirmé que le nouveau Parlement aura pour mission, au cours de la législature 2017-2022, de poursuivre la mise en œuvre des dispositions importantes découlant de la révision constitutionnelle, notamment un contrôle plus étroit de l'action gouvernementale, l'adoption de plusieurs lois pour la consécration des droits politiques et sociaux des citoyens et la finalisation de la modernisation du service public et de la gouvernance. Il a également affirmé que la nouvelle Assemblée populaire nationale devra légiférer pour la finalisation de diverses réformes destinées à promouvoir une économie davantage diversifiée, de sorte à réduire la dépendance au marché mondial des hydrocarbures.