Alors que le nombre de réfugiés continue d'augmenter à travers le monde, le Haut-Commissaire des Nations unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, a demandé lundi aux pays tiers d'augmenter de manière importante le nombre de places disponibles pour ces réfugiés. Lors de l'ouverture des consultations annuelles du Haut Commissariat aux Réfugies (HCR) sur la réinstallation avec les gouvernements et les organisations non gouvernementales à Genève, M. Grandi a exhorté les gouvernements du monde entier à accélérer et à fournir des places pour les réfugiés conformément aux engagements pris dans la Déclaration de New York, signée il y a neuf mois par les 193 Etats membres de l'Organisation des Nations unies. «Les besoins mondiaux de réinstallation aujourd'hui sont 13 fois supérieurs au nombre de places mises à la disposition des gouvernements, en dépit d'un plus grand nombre de pays participant au programme et d'une augmentation de la participation du secteur privé et des communautés», a noté le chef du HCR, cité dans un communiqué publié lundi soir par l'ONU. Près de 1,2 million de réfugiés ont besoin d'une réinstallation à l'échelle mondiale, mais seulement 93.200 places dans les pays de réinstallation devraient être disponibles cette année, soit 43% de moins qu'en 2016. Pour les réfugiés d'Afrique subsaharienne, la situation est particulièrement grave, avec seulement 18.000 places disponibles pour plus d'un demi-million de réfugiés. «La Déclaration de New York a marqué une étape importante dans la solidarité mondiale avec les réfugiés et les pays en voie de développement qui hébergent près de 90% d'entre eux. Mais le véritable partage des responsabilités exige des places pour les réfugiés dans les pays tiers à un niveau adapté aux besoins. Nous avons besoin de mesures urgentes pour y arriver», a déclaré M.Grandi. En 2016, le HCR a soumis les dossiers de plus de 162.500 réfugiés pour une réinstallation et plus de 125.800 ont commencé de nouvelles vies dans des pays tiers. Près de la moitié des réfugiés dont les dossiers ont été soumis étaient des Syriens et 44.000 provenaient d'Afrique subsaharienne. Le nombre d'Etats de réinstallation est passé à 37 en 2016, certains gouvernements européens ayant mis en place des programmes pour la première fois et l'Argentine et le Brésil, entre autres, s'engageant à réinstaller des réfugiés syriens. Le HCR et l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) ont lancé un mécanisme de soutien pour aider les nouveaux Etats de réinstallation, avec le soutien de bailleurs de fonds. Le chef du HCR s'est également félicité de l'augmentation des programmes de parrainage communautaires et privés et a invité tous les partenaires à soutenir des façons de fournir des places supplémentaires pour les réfugiés. «Malgré la rhétorique contre les réfugiés dans certains milieux, nous avons également vu une bonne volonté, les citoyens ordinaires parrainant des réfugiés pour vivre dans leur pays, les invitant dans leurs maisons et les aidant à trouver un emploi», a-t-il souligné.