Les conditions de vie des réfugiés dans les pays voisins de la Syrie sont "de plus en plus difficiles", s'est alarmé mercredi le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR). Les conditions de vie dans les pays voisins de la Syrie sont "de plus en plus difficiles", alors que quelque 90% des réfugiés syriens vivent sous le seuil de pauvreté et qu'au moins 10% d'entre eux sont considérés comme "extrêmement vulnérables", a déclaré le Haut-commissaire aux réfugiés de l'ONU, Filippo Grandi, lors d'une conférence destinée à trouver des pays d'accueil. "Nous ne pouvons pas répondre à une crise de réfugiés globale (...) en fermant des portes et en dressant des barrières", a-t-il poursuivi, en référence à l'accord conclu entre l'Union Européenne (UE) et la Turquie concernant le renvoi de nouveaux migrants qui arrivent en Grèce. Le HCR a exprimé à plusieurs reprises sa préoccupation à l'égard de cet accord visant à mettre un terme aux réseaux de trafiquants, en rappelant que la garantie du droit d'asile devait être prioritaire. M. Grandi a par ailleurs regretté que plus de 50% des quelque 11 milliards de dollars promis en février à la conférence de donateurs de Londres en faveur de la Syrie et des pays voisins n'aient pas encore été financés. Selon l'ONG britannique "Oxfam", seuls trois pays riches, le Canada, l'Allemagne et la Norvège, ont fait plus que ce qu'ils étaient censés faire, en matière d'accueil permanent des réfugiés. Cinq autres (Australie, Finlande, Islande, Suède et Nouvelle-Zélande) se sont également engagés à faire 50% de plus que leur part, alors que les 20 autres pays examinés par Oxfam sont en-dessous des attentes. Les Etats-Unis, qui ont réinstallé 1.812 réfugiés syriens, et ont indiqué en prendre 10.000 autres, se sont engagés sur 7% des près 171.000 considérés comme étant leur part. Les Pays-Bas sont également arrivés à 7%, le Danemark à 15%, la Grande-Bretagne à 22% alors que la France s'est engagée à ce jour à prendre 1.000 réfugiés syriens, soit 4% des 26.000 qu'elle devrait en principe accueillir, selon Oxfam. Le HCR organise cette conférence de haut niveau destinée à trouver des pays d'accueil concernant les réfugiés originaires de Syrie ainsi que sur la nécessité d'une hausse importante des places de réinstallation et d'autres solutions durables à leur sort. Des représentants de quelque 92 pays ainsi que six organisations intergouvernementales, 14 organismes onusiens et 24 organisations non-gouvernementales participeront à la conférence de Genève. A l'ouverture de la conférence, le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a indiqué que la crise des réfugiés syriens exigeait "une hausse exponentielle de la solidarité mondiale", soulignant qu'au moins 480.000 Syriens, soit 10% des réfugiés et déplacés qui ont fui le conflit en Syrie, avaient besoin de trouver un pays d'accueil au cours des trois prochaines années.