Ce forum se veut un espace pour une recherche finalisée et orientée vers les préoccupations nationales. La recherche scientifique vient de prendre le chemin du monde économique. C'est ce qui ressort du 1er Forum de la recherche scientifique inauguré, hier, à l'hôtel El Aurassi, par le ministre de la Recherche scientifique, Rachid Harraoubia, en présence du ministre délégué à la Recherche scientifique, Souad Bendjaballah, et de Mohamed Derdour, président de l'Agence nationale de valorisation des résultats de la recherche et du développement technologique. Dans un contexte d'ouverture économique, «la communauté scientifique se doit d'être une passerelle au service des opérateurs économiques et répondre à leurs besoins», a souligné M.Harraoubia dans son allocution d'ouverture devant l'assistance composée, entre autres, de plusieurs ministres en charge des domaines exposants. Placé sous le patronage du président de la République et sous l'égide de la ministre déléguée chargée de la Recherche scientifique, le Forum s'inscrit dans le cadre des manifestations prévues pour le 50e anniversaire de la Révolution de novembre. Ce forum se veut être un espace de rencontre et de partenariat entre d'une part, les chercheurs qui exposent leurs produits et leurs services et d'autre part, les opérateurs économiques, les décideurs et d'une manière générale, les utilisateurs des résultats de la recherche. C'est aussi une occasion d'orienter et de fédérer les vertus des chercheurs vers le développement économique. En outre, l'opportunité est offerte aux participants de faire le point sur ce secteur qui a tant «bouffé» d'argent puisque rien que pour la trentaine de programmes nationaux de recherche projetés par la loi 98-11 on a consenti bien des fonds débloqués par le Trésor public. C'est dans ce sens que le forum se propose de démontrer que les efforts consentis par l'Etat ont permis, en plus de la formation de cadres de haut niveau, l'émergence d'une activité de recherche-développement au niveau national capable de contribuer au développement socio-économique du pays. Longtemps cloisonnée et vécue sous l'esprit, de clocher, la recherche scientifique est appelée aujourd'hui à être l'instrument prépondérant dans le développement socio-économique du pays. D'ailleurs ce 1er forum se distingue des autres manifestations analogues par sa dimension intersectorielle et nationale. Pour ce 1er forum, 277 produits et services sont exposés dans huit domaines, à savoir, agriculture-agroalimentaire, économie-droit-société, habitat-construction-urbanisme, industrie-énergie et mines, matériaux, santé et enfin technologies de l'information et de la communication. Certes les produits et services exposés ne reflètent pas toutes les potentialités de la recherche nationale mais ils en donnent une image représentative. Ainsi, pour permettre aux présents de tirer les bonnes leçons à même de donner un essor au développement, plusieurs ateliers ont été organisés. En parallèle, des rencontres d'affaires «tête-à-tête» sont prévues entre les porteurs de projets et les entreprises intéressées par un partenariat et éventuellement par la conclusion d'un contrat ou d'une convention. Pour ce premier jour, deux avant-projets ont été contractés entre le Groupement d'entreprises Aberkane et deux chercheurs. Le premier dans la transformation et l'exportation de minerais (sable), l'autre dans la fabrication de machines éoliennes utilisées dans l'irrigation et mise en place par Kaddour Etsouri de l'Institut national d'agronomie. Le prix de revient de l'outil, selon les explications de son inventeur, sera trois fois moins cher que celui importé d'Espagne. Cependant, l'enthousiasme ne fait pas l'unanimité auprès des exposants. Certains, à l'image de Zohra Deriche, directrice du laboratoire, Tpite, spécialisé dans les nouveaux matériaux de construction durable, déplorent le fait qu'ils ne soient pas associés dans l'élaboration du plan de relance telle que la construction du million de logements. Au chapitre des bonnes nouvelles, on a appris, en marge de l'exposition de la bouche même de Mohamed Djerdjour, professor of quantitive methodes &operations management de l'université new-yorkaise, Plattsburgh, qu'un contrat de partenariat sera signé aujourd'hui avec l'Institut national du commerce pour la recherche conjointe et échanges d'étudiants et de professeurs. Les discussions porteront aussi sur l'élargissement potentiel du partenariat à d'autres domaines.