La plupart des nouveaux élus ont relégué au second plan le contenu de la feuille de route du gouvernement. Des remarques générales et une lecture superficielle. Le Plan d'action du gouvernement n'a pas été profondément examiné par les nouveaux députés. Lors des débats tenus hier à l'assemblée en présence des membres du gouvernement, ces derniers se sont contentés de parler des généralités sans pour autant rentrer dans les détails. La plupart des intervenants n'ont pas accordé un intérêt capital pour le contenu du projet. Ils ont préféré axer leurs interventions sur les préoccupations locales en reléguant au second plan le contenu de la feuille de route du gouvernement. La relance des projets gelés, le logement, la santé, les routes, la santé sont autant de questions soulevées par les différents abonnés de l'hémicycle Zighoud- Youcef. Ce qui laisse déduire que les nouveaux élus n'ont pas suffisamment fouiné le projet du gouvernement. Fraîchement élus, ces derniers ont voulu se montrer fidèles à leurs engagements en remettant sur le tapis les différentes promesses électorales. Belakhdar Naaoum du FLN, a appelé le gouvernement à lever le blocage sur les projets de développement du rail et la réalisation des hôpitaux prévus à Djelfa. Ce dernier n'était pas le seul puisque ses collègues lui ont emboîté le pas. Nadjat Lamamra élue du RND à Batna a également insisté sur le dégel des projets. «On ne peut pas parler de développement sans la réalisation des projets dans le secteur de l'habitat, de la santé et du transport», a-t-elle soutenu en proposant de revoir le barème d'octroi des logements sociaux. Sa collègue Saliha Makhref du même parti a évoqué le problème des chalets à Boumerdès en appelant le gouvernement à poursuivre ses efforts pour le relogement des familles. Nourredine Belmadah, député de l'Alliance nationale républicaine, représentant le Canada et les Etats-Unis a consacré son intervention aux préoccupations de la communauté nationale établie à l'étranger. «Il faut prendre des dispositions visant à faciliter le rapatriement des corps pour les familles démunies installées à l'étrangers», a-t-il insisté tout en plaidant pour des formules logement qui profitent également à nos ressortissants. Amira Salim, élue du RND, représentant la communauté algérienne installée à Tunis, a plaidé pour les mêmes revendications. En tout cas la plupart des intervenants ont tenu à soulever les problèmes auxquels sont confrontés les régions de l'intérieur du pays. Ces derniers n'ont pas lu suffisamment le document du gouvernement pour ressortir les failles. Sur ce chapitre, ils ont appelé le gouvernement à mettre fin à la dépendance aux hydrocarbures et à diversifier l'économie nationale. Les élus ont tous applaudi la décision du gouvernement portant sur la poursuite de la politique sociale sans pour autant interpeller ce dernier sur les moyens de trouver des ressources. Les députés de l'opposition étaient plus pointus dans leurs analyses du Plan d'action. Ils ont interpellé le gouvernement Tebboune sur l'absence de chiffres et de délais dans ce Plan d'action. «Le Plan d'action contient des dispositions encourageantes, mais il n' y a pas de précisions sur la méthode d'application», a affirmé Ramdane Taâzibt, député du Parti des travailleurs. Ce dernier reproche au gouvernement de n'avoir pas pris suffisamment au sérieux la situation de crise que traverse le pays. «Vous vivez où?», s'est- il demandé à l'adresse du gouvernement qui prétend que le pays n'est pas en situation de crise. Le député du PT a dénoncé le recours aux portefeuilles des Algériens au lieu de récupérer l'argent du fisc qui est de l'ordre de 120 milliards de dollars. Le député Ouamar Saoudi du RCD a également soulevé l'absence de statistiques dans le Plan d'action en soutenant que ce plan n'est qu'une reprise de la copie du gouvernement précédent.