Les Algériens doivent avoir confiance en leur propre capacité de relever les défis de l'heure La confiance n'est certes pas une variante économique quantifiable, mais elle est nécessaire, insiste le chef de l'Exécutif. Le Premier ministre ne croit pas à une prétendue insuffisance de financements de l'économie qui mettrait, à terme, le pays à genoux. En fait de crise, Abdelmadjid Tebboune ne la voit pas dans «la baisse des ressources», mais dans «la capacité à travailler ensemble et la confiance en soi» qu'il estime insuffisante «pour atteindre les objectifs fixés à travers de simples règles applicables à tout un chacun sans aucune exception et sans transgression de la loi». Le Premier ministre n'a donc pas l'intention de se satisfaire d'interventions techniques ou juridiques pour résorber la crise. La solution relève plus du politique, pour ne pas dire du psychologique. Tebboune pense que les Algériens doivent avoir confiance en leur propre capacité de relever les défis de l'heure. Ce préalable réglé, le pays sera sérieusement outillé pour atteindre les objectifs de l'émergence contenus dans le programme présidentiel 2015-2019. Les chiffres de l'économie nationale se détériorent certes, depuis la chute brutale des prix du pétrole, mais elle n'est pas au bord du gouffre, souligne le Premier ministre. Il ne croit pas si bien dire, à voir l'état délabré des économies de nombreux pays de même niveau de développement que l'Algérie. Beaucoup de pays voient leurs indices de développement humains péricliter, au moment où ceux de l'Algérie la «placent dans les premiers rangs des pays émergents en termes de taux de chômage, accès à l'eau et à électricité, et d'enseignement....», insiste Abdelmadjid Tebboune. C'est un précieux argument, censé répliquer aux tenants des discours «pessimistes» et «sombres». Le Premier ministre ne se contente pas des statistiques du Pnud qui met l'Algérie au 82e rang mondial en matière de développement humain et fait remarquer aux élus de la nation que l'économie «soutenue et la stabilité politique et sécuritaire dont nous jouissons depuis plus d'une dizaine d'années sont des facteurs qui renforcent notre position économique et politique dans la région», précise Tebboune, comme pour dire aux Algériens qu'ils ont assez de motifs pour croire en leurs propres capacités, pour peu qu'ils fassent montre de confiance en eux-mêmes, chacun dans sa position. Le propos peut paraître théorique, dans le brouhaha des discours défaitistes, mais le Premier ministre invite tout de même les Algériens à se reposer sur ce qui marche, au lieu de le détruire par le pessimisme. La confiance n'est certes pas une variante économique quantifiable, mais elle est nécessaire, insiste le chef de l'Exécutif qui a conscience que le pays se dirige vers une zone de turbulence. «Le grand enjeu pour nous est d'être conscients et de comprendre la mutation de l'heure qui exige de la société le passage à une nouvelle étape», indique-t-il, plaçant de fait, le préalable à la relance sur le terrain de la conviction et de la confiance gouvernants-gouvernés. Il ne sera pas aisé de la rétablir, mais Tebboune promet que «le gouvernement déploiera tous les efforts possibles pour dépasser cette étape difficile». La promesse est éminemment politique. Le Premier ministre s'engage à «préserver et à consolider les acquis sociaux, à établir une plus grande transparence dans l'activité économique et commerciale, à améliorer le climat des affaires, à attribuer aux collectivités locales un plus grand rôle économique en plus de conforter la sécurité alimentaire du pays et réduire le déséquilibre de la balance commerciale», indique, solennel, le Premier ministre, soulignant que la confiance qu'il réclame donnera plus de tonus à la mise en oeuvre des axes prioritaires de son gouvernement que sont l'emploi, l'habitat, la santé et l'éducation. Il s'agit là «des priorités majeures du gouvernement», insiste-t-il. Ces priorités qui sont plus sociétales qu'économiques, mettent en évidence le souci de l'Exécutif d'apporter un intérêt vital à la personne, avant tout autre considération. A ce propos, le Plan d'action du gouvernement fait ressortir le fait que l'économie sera au service du citoyen et non le contraire. C'est sous cette optique que le gouvernement orientera ses efforts économiques, à travers la promotion des investissements dans l'agriculture, l'industrie, le tourisme et l'économie numérique.