Le meurtre de l'enseignant Bachir-Sarhane El Garaoui ne serait pas lié à une fraude d'examen affirment le ministre et des sources sécuritaires. Une vingtaine d'enseignants ont observé jeudi devant le ministère de l'Enseignement supérieur à Alger un sit-in pour protester contre la violence dans les universités et l'assassinat de l'enseignant Bachir -Sarhane El Garaoui, professant à l'université de Khemis Meliana. Les protestataires ont revendiqué le renforcement de la sécurité au niveau des enceintes universitaires et ont appelé le ministre de l'Enseignement supérieur à prendre des mesures «dissuasives et urgentes» pour lutter contre la violence. «Nous dénonçons le phénomène de la violence qui a pris des proportions alarmantes au sein des enceintes universitaires et il faut réunir les conditions de sécurité pour que l'enseignant puisse assurer sa mission convenablement», a indiqué à l'APS un enseignant de l'université des sciences de l'information et de la communication. Les appels à intervenir en urgence pour mettre fin à ce danger permanent n'ont pas trouvé «une oreille attentive de la tutelle», a souligné un enseignant tout en appelant à une mobilisation «pour que ce crime ne reste pas impuni». Une réaction à laquelle adhèrent les syndicalistes de l'enseignement supérieur qui ont dénoncé l'assassinat de l'enseignant, Bachir-Sarhane El Garaoui. Les présumés auteurs de son assassinat ont été arrêtés par les services de la police. Il s'agit de deux frères jumeaux de 23 ans, l'un étudiant au centre universitaire de Tipasa alors que l'autre à l'université d'El Affroun de Blida. Le meurtre, perpétré suite à plusieurs coups de couteau et de marteau, avait eu lieu dimanche dernier à l'entrée de l'immeuble de la cité 122 Logements dans le chef-lieu de la wilaya de Tipasa, lieu de résidence des présumés auteurs de cet assassinat. Des sources sécuritaires ont assuré que le mobile du meurtre n'était pas lié à une affaire de fraude à l'examen tout comme le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Hadjar l'a réitéré, encore une fois, que «ce fait n'a aucune relation avec l'université» non sans exprimer son regret à l'égard de ce meurtre ignoble, dont a été victime le professeur.. Le ministre a appelé, jeudi à partir de Tipasa, toute la famille universitaire à se solidariser afin de faire face à la violence en milieu universitaire. Cette violence «n'a pas atteint le degré de virulence colportée un peu partout», a toutefois estimé le ministre dans son allocution devant les cadres du Centre universitaire Morsli de Tipasa. Il a considéré que l'université «est un espace réactif à son environnement qui est le théâtre d'une prolifération terrifiante du phénomène de la violence, dans les rues et les stades notamment». Hadjar a souligné l'impératif de faire prévaloir le dialogue et le débat scientifique et intellectuel sur la violence. Après avoir annoncé la programmation du phénomène de la violence dans les prochains travaux du Conseil d'éthique et de déontologie de l'enseignement supérieur, Hadjar a instruit les recteurs des universités d'user, en plus des poursuites judiciaires, de toutes leurs prérogatives dans l'application de la loi et la consécration des conseils disciplinaires à l'encontre de tous ceux qui usent de la violence au sein de l'université,. Le procureur de la République près le tribunal de Tipasa a ordonné jeudi le renvoi du dossier de l'affaire du meurtre de Bachir-Sarhane El Garaoui par les deux frères jumeaux au juge d'instruction près le même tribunal, avec le chef d'accusation «d'homicide volontaire avec préméditation et guet-apens» après que le magistrat eut auditionné les deux suspects, H.M et H.A, qui lui ont été présentés jeudi par les services de la Police judiciaire de la wilaya. Pour sa part, le juge d'instruction près le tribunal de Tipasa a commencé l'audition des deux prévenus, avant d'ordonner leur mise en détention préventive. Le secret et la retenue demeurent de rigueur dans cet assassinat entouré du silence du procureur de la République près le tribunal de Tipasa qui s'est refusé à tout commentaire sous le sceau du secret de l'enquête. Celle-ci se poursuit en respectant le secret de l'enquête et la préservation de l'honneur des familles en cause, ainsi que du principe de présomption d'innocence, jusqu'au renvoi de l'affaire devant le tribunal pour jugement. Le professeur Bachir-Sarhane El Garaoui assassiné, enseignait à la faculté de droit du centre universitaire de Khemis Miliana (W. Aïn Defla,), au moment où les deux suspects, frères jumeaux et âgés de 23 ans, étaient étudiants l'un au centre universitaire de Tipasa et l'autre à El Affroun (W.Blida).