Une jeunesse assoifée de vivre «On a frôlé les 2000 personnes» nous a confié Hani Ihan un des coorganisateurs de la soirée qui s'est déroulée jeudi soir avant de remettre ça hier soir à la Nouba Quaâda de l'hôtel El Aurassi... En effet DJ Douga, DJ R One et Ihan & Zakfreestyler (les concepteurs de l'événement par la même occasion) ont mis le feu aux platines dans la première partie de la soirée avant la venue de Micha Moor présenté comme un des meilleurs DJ allemands, pensionnaire de Tomorrowland. De la musique électronique à gogo du bon flow, de la bonne vibe, du rythme, des jeunes debout pleins d'enthousiasme sur le dance floor, le tout rehaussé par un jeu de lumière du tonnerre qui insufflait à cette soirée un air d'Ibiza à l'algérienne! La soirée battait son plein à telle enseigne que les organisateurs ont décidé de remettre ça en organisant une autre hier soir, au sein de la quaâda Nouba de l'hôtel El Aurassi, bien décidé cette fois de battre le record d'affluence de l'année dernière qui était de 900 personnes. A propos du concept de la soirée, Hani nous confie: «On est passé d'une petite soirée de deux DJ à un mini festival de 6 DJ et des animateurs. On a entamé notre boulot avec l'artistique avant de se voir structurer un événement et je pense que c'est ce qu'on a appris avec l'expérience». Un évènement qui dit -il «a plus de 31 dates à son actif» et qui évolue tout doucement, mais sûrement et ce, malgré l'absence de subventions et de sponsors. Et de poursuivre: «Le concept se traduit en une soirée de musique électronique dans une ambiance sombre et rave avec à chaque artiste son intro, de sorte à raconter une histoire à chaque chapitre...» et le public adore ça! A en juger par l'affluence massive de cette jeunesse qui se bousculait à Sidi Frej, preuve si besoin est de sa soif de ce genre de manifestation qui permet à ces jeunes gens de se défouler dans un cadre agréable et sécurisé et qui plus est, en plein air, vu la chaleur ambiante de la saison estivale qui débutera incessamment. En tout cas, jeudi soir, Sidi Fredj était belle à voir. Entre l'extraordinaire jeu de lumières, les cris de joie de cette bande de jeunes gens, Alger exultait en éprouvant ces instants de bonheur et d'éternité dont l'Algérie a besoin Dieu sait combien de fois pour revivre enfin et chasser l'obscurantisme de son territoire et de certains esprits obscurs. Qui a dit que les jeunes Algériens n'aiment pas ce genre de musique et d'évènements? Ailleurs et juste à côté de chez nous, en Tunisie pour ne pas la nommer, des festivals dédiés à la musique électronique sont légion et commencent à se multiplier quand chez ce genre d'event elle se met en place timidement. La soirée Black-out de Sidi Fredj et celles des autres éditions précédentes est un bon facteur pour prendre la température de la scène musicale électronique (avec d'autres jeunes qui évoluent dans ce genre mais dans un autre style dont le collectif Algerian Techno Movement ndlr) et voir comment les promoteurs de spectacle peuvent capitaliser cette énergie en multipliant les expériences telles que celle-ci. Peut-être que l'on devrait d'ores et déjà songer à un festival de plusieurs jours au lieu d'une soirée ponctuelle dans l'année. Aux professionnels du secteur de plancher sur la question. En tout cas, organisateurs du Black-out chapeau bas pour votre professionnalisme, simplicité et énergie!