Les militants et les cadres du parti du Front du changement réunis hier en congrès extraordinaire à Alger ont approuvé à l'unanimité la décision de la dissolution officielle du parti dans le cadre du projet de fusion avec le Mouvement de la société pour la paix (MSP). Le président du parti du Front du changement, Abdelmadjid Menasra, a annoncé officiellement la dissolution du parti à l'issue d'un vote à main levée en présence d'un huissier de justice lors d'un congrès extraordinaire organisé sous le slogan «Dissolution pour l'union» auquel ont pris part le président et des cadres du MSP et des représentants du Mouvement Binaa. Commentant la décision de la dissolution convenue entre le MSP et le Front du changement le 26 mars 2013, Abdelmadjid Menasra l'a qualifiée d'«historique», précisant que l'objectif est de «poursuivre le projet du cheikh fondateur, Mahfoud Nahnah, renforcer le mouvement, servir l'islam face à la campagne de dénigrement qui le vise et le pays exposé à des menaces internes et externes. «Des difficultés se poseront à l'Union mais nous saurons y faire face avec davantage de sincérité», a-t-il affirmé, soulignant que la porte est ouverte à l'adhésion de tous les «enfants du Mouvement Nahnah afin qu'il soit fédérateur». S'agissant de la coordination de l'action entre les directions des deux partis dans le cadre de l'Union, Abderrazak Makri a annoncé la tenue, le 21 juillet prochain, d'un congrès extraordinaire consensuel pour l'entérinement du processus de fusion qui sera suivi d'une période de coprésidence de huit mois par un bureau consensuel. Abdelmadjid Menasra assurera la présidence durant les quatre premiers mois et Abderrazak Makri les quatre mois suivants. Un congrès démocratique est prévu au cours du premier trimestre 2018 en présence des délégués des deux mouvements élus par la base. Makri a indiqué qu'il a été convenu de la gestion des affaires au cours de la période consensuelle suivant la politique du MSP. Concernant une éventuelle adhésion d'autres formations politiques au projet d'union, le président du MSP a affirmé: «Nous proposons un projet intégré d'union avec la mouvance islamiste et tous ceux, en dehors de cette mouvance, qui partagent nos idées.» Evoquant la dissolution du Front du changement, Makri a souligné que la décision constituait «une grande concession de la part des militants du Front du changement qui n'ont fait l'objet d'aucune pression et n'ont aucun intérêt particulier ou financier». Les deux parties signataires du projet de fusion «ont adopté une méthode moderne et pratique pour une union loin de toutes surenchères», a-t-il ajouté.