Cette décision politique intervient après que le bureau de l'Assemblée eut rejeté une question orale déposée, il y a un mois, par le groupe parlementaire de ce parti. Dans une conférence de presse organisée à l'APN, le RCD a annoncé, par le biais de son président du groupe parlementaire, M. Tarek Mira, son intention de boycotter la prochaine plénière, qui sera consacrée à la réponse du Chef du gouvernement, relative au débat sur la déclaration de politique générale. Cette décision politique intervient après que le bureau de l'APN eut rejeté une question orale déposée il y a un mois, par le groupe parlementaire du RCD, portant sur la tentative d'assassinat sur la personne du président du parti, M.Saïd Sadi, consécutive à l'enlèvement de M. Amenouche Amar, en date du 7 octobre 2001. Le bureau de l'APN fait, selon M. Mira, une application sélective de la circulaire n°8 du 12 juillet 2000, relative aux questions orales et écrites et qui stipule qu'aucune question orale ne peut être posée sur une affaire, dès lors que celle-ci est pendante devant la justice. Or, souligne le président du groupe parlementaire du RCD, «il y a un précédent sur un sujet similaire qui, lui, a abouti. Il s'agit de la question orale posée par le RCD au mois de juin dernier, visant à entendre le gouvernement à propos de ceux qui ont donné l'ordre de tirer sur les manifestants lors des derniers événements en Kabylie». M.Mira ajoute que cette circulaire est en contradiction avec les textes réglementaires qui régissent les questions orales et qui stipulent que les membres du Parlement peuvent adresser, par voie écrite ou orale, toute question à tout membre du gouvernement. Le député du RCD conclut qu'à l'évidence, les motivations du bureau de l'APN sont d'ordre politique dont la volonté est d'étouffer cette affaire dérangeante qui revêt un caractère d'Etat. Une affaire, ajoute M. Mira, qui intervient au moment où M. Mustapha Bouhadef, président du groupe parlementaire du FFS, a révélé dans une lettre adressée au Chef du gouvernement et à la presse qu'il faisait l'objet de menaces. Lors de sa conférence de presse, le président du groupe parlementaire du RCD n'a pas voulu accuser ouvertement les services d'être derrière la tentative d'assassinat du président du RCD, mais a souligné qu'au vu de l'opération, cela ne pouvait être qu'un corps qui bénéficie de la complicité de l'Etat. M.Mira a déclaré enfin, que c'est contre ce genre de méthode, digne des politiques anciennes du parti unique, que le RCD est déterminé à faire triompher la force du droit sur le droit de la force.