Le ministre sahraoui des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Salek, a indiqué vendredi à Addis Abeba que l'occupation des territoires sahraouis par le Maroc était en contradiction avec la charte et les objectifs de l'Union africaine à laquelle il souhaite adhérer. Dans une déclaration à la presse en marge des réunions préparatoires au sommet de l'UA, prévu les 30 et 31 janvier dans la capitale éthiopienne, M. Ould Salek a précisé que "les principes de l'Union africaine visent à consacrer la liberté et l'unité de l'Afrique", appelant le Maroc, qui souhaite adhérer à l'Union africaine dont il a ratifié la charte il y a quelques jours, à "mettre fin à son occupation des territoires de la République sahraouie" car cela, a-t-il dit, "est en contradiction avec la charte et les objectifs de l'UA". L'Union africaine, a des positions claires à l'égard de la question sahraouie a-t-il dit, précisant que l'organisation panafricaine a toujours affirmé que "le Sahara occidental ne fait pas partie du Maroc" et souligné "le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination et à l'indépendance". Le chef de la diplomatie sahraouie a, à cet égard, rappelé que la République sahraouie est un des membres fondateurs de l'UA. "Nul doute que l'UA va réaffirmer ses positions à l'égard de la question sahraouie lors du sommet d'Addis Abeba", a-t-il ajouté. Il a également rappelé que le sommet africain de Johannesburg (2015) avait demandé à l'ONU de fixer la date du référendum au Sahara occidental, dénonçant les "entraves dressées par le Maroc devant l'organisation de ce référendum".
Sortir de l'isolement Le ministre sahraoui, a indiqué d'autre part que son voisin, veut adhérer à l'Union africaine (UA) pour sortir de l'isolement dans lequel il se trouve au niveau du continent africain ainsi qu'aux Nations unies, en raison de sa politique d'occupation. "La demande marocaine d'adhérer à l'Union africaine montre le désarroi dans lequel se trouve ce pays qui est isolé sur la scène internationale en raison de sa politique d'occupation", a déclaré M. Ould Salek. Il a souligné que le Maroc est "le seul pays africain qui ne reconnaît pas les frontières héritées à l'indépendance", en occupant une large partie du territoire sahraoui, rappelant que la République arabe sahraouie démocratique (RASD) "est la dernière colonie en Afrique". "La RASD ne remet pas en cause le droit du Maroc en tant que pays africain à adhérer à l'Union africaine, mais considère, toutefois, que cette admission est en contradiction avec les principes, la vision et l'esprit de l'organisation panafricaine contenus dans l'Acte constitutif de l'Union", a-t-il insisté. Il a poursuivi dans ce contexte que la ratification par le parlement marocain de l'Acte constitutif, "le met dans l'obligation de se conformer à ce document fondamental qui insiste sur le respect des frontières héritées du colonialisme".