Les juillettistes ne sont pas encore là Le décollage de la saison estivale n'est pas encore de mise à Béjaïa. Un retard expliqué paradoxalement par l'attente des résultats du bac. La ville de Béjaïa et ses stations balnéaires des côtes est et ouest ne semblent pas encore renouer avec l'affluence traditionnelle des estivants, du moins avec le rythme qu'on leur connaissait jusque-là. Exception faite des trois jours et du week-end, qui ont succédé à la fête de l'Aïd, les établissements hôteliers des stations balnéaires de Béjaïa sont loin d'afficher complet. La saison ne démarre pas encore. Les juillettistes ne sont pas encore là. Hormis les week-ends, jours où les plages sont bondées de monde, le reste de la semaine, il y a peu de mouvement. Le constat est unanime. Chez les hôteliers Il est expliqué par le fait que les résultats du bac ne sont pas encore connus. Un paradoxe de plus. «Le décollage de la saison estivale est conditionné par beaucoup de paramètres, dont celui des résultats du bac. Nous travaillons généralement avec des familles et tant que ces résultats ne sont pas connus, nos clients ne se décident pas», explique ce gérant d'un hôtel à Tichy rencontré vendredi. Notre interlocuteur note toutefois de nombreuses réservations pour la deuxième quinzaine de juillet et la totalité du mois d'août. «Nos clients et d'autres touristes qui viennent chez nous pour la première fois ont réservé leurs chambres pour la deuxième moitié de juillet et pour le mois d'août», ajoute-t-il, mais non sans préciser que son établissement est fin prêt pour accueillir les touristes avec toutes les commodités. Interrogé sur l'application d'une tarification de basse saison comme cela se fait un peu partout dans le monde, notre interlocuteur est resté évasif se contentant de dire que «cela ne marche pas pour l'instant en Algérie, vu que la tradition des vacances n'est évoquée qu'en été». Dans les nombreux hôtels de la côte est de Béjaïa, quelques familles ont déjà pris place dans les hôtels, avons-nous constaté, mais on est très loin du grand flux d'estivants. Un flux qui reste toutefois présent sur les plages. En dépit du «squat des plages et des parkings», les baigneurs s'y installent. Ils sont de tout âge et s'y prélassent Les estivants viennent de partout. Que de plaques d'immatriculation étrangères à la wilaya! Les baigneurs sont arrivés. Les «saigneurs» des lieux font la loi De Melbou jusqu'à Tichy, en passant par Aokas et Souk El Tenine, la saison sur des affiches, mal faites et surtout ne précisant pas le prix, vous invite à la location. De 2000 à 12 .000 DA pour les logements meublés et les établissements hôteliers. Un autre paradoxe. La tradition familiale contraint les pères de famille à recourir plus à la location des appartements que des hôtels. «Je suis plus à l'aise dans un appartement que dans un hôtel. Outre la liberté de cuisiner, ce mode d'hébergement m'offre une aisance parfaite», explique ce touriste de passage prospectant les différentes offres en place. Il était dans une agence immobilière à Aokas, une autre station balnéaire très prisée en été. Exception faite des plages limitrophes aux hôteliers et qui sont régulièrement nettoyées, le reste se singularise par une insalubrité déconcertante et, pourtant, ce n'est pas faute d'argent. Des enveloppes financières ont été débloquées à cet effet. Mais cela reste une autre histoire comme tant d'autres qui marquent le paradoxe local. Dans la ville de Béjaïa, ce n'est pour l'instant pas le plein. Les émigrés sont là un peu plus tôt que d'habitude. Les estivants, qui viennent des autres régions du pays, y sont aussi. Les sites enchanteurs de Béjaïa ne désemplissent pas. Yemma Gouraya, le cap Carbon, pour ne citer que ces deux endroits, sont pris d'assaut par les «touristes» en quête de fraîcheur chaque après-midi. L'hygiène fait encore une fois défaut Les «parkingueurs» sont là pour incommoder les visiteurs avec des prix établis à la tête du client. Qu'à cela ne tienne! Les visiteurs sont là et c'est déjà un bon signe qui ne trompe pas sur les capacités de ces sites touristiques à même d'engranger des richesses pour peu qu'on y accorde plus de considération. Là, c'est une autre affaire, qui passe d'abord par le respect des mesures décidées. Bien que simples, ces dernières sont complètement ignorées par les «saigneurs» des plages et des parkings sous le nez des autorités, qui paraissent «sommées» devant ce paradoxe de plus.