La paix sociale n'a pas de prix C'est à une rentrée sociale qui sent la poudre que le Premier ministre va faire face tout en gardant en ligne de mire une des priorités de sa feuille de route: sortir le pays de sa dépendance au pétrole. Les troupes doivent être en ordre de bataille. L'opération est loin d'être une partie de plaisir. Car c'est à une rentrée sociale qui sent la poudre que le Premier ministre va faire face tout en gardant en ligne de mire une des priorités de sa feuille de route: sortir le pays de sa dépendance au pétrole. Les cours de l'or noir qui évoluent très en dessous de la barre symbolique des 50 dollars, un niveau qui a servi de base à la confection de la loi de finances, sans perspective de rebond notoire peuvent retarder cette mission à défaut de la rendre impossible. Le moindre faux pas peut coûter cher. Le théâtre des opérations étant en principe quadrillé, les cibles identifiées, il n'y a aucune raison pour que les premières salves ne fassent pas mouche. Et ça en prend le chemin apparemment. Le gouvernement qui a fait de la réduction de la facture des importations une de ses priorités a allongé la liste des produits interdits d'achat à l'étranger. Une mesure «phare» du gouvernement qui a porté ses fruits. Le successeur de Abdelmalek Sellal ambitionne de réduire la facture des importations qui est passée de 56 milliards de dollars en 2015 à 46,7 milliards de dollars en 2016 autour des 30 milliards de dollars d'ici la fin de l'année 2017. Ce qui pourrait le conduire à cibler les subventions des produits de première nécessité. Le pain et le lait étant en principe «intouchables». Une préoccupation qui est loin d'être la seule à maintenir le gouvernement en état d'alerte. Les ministres demeurent mobilisés en cette période estivale. Ils demeurent sur le qui-vive. A commencer par la ministre de l'Education nationale qui devra organiser une session pour les candidats au baccalauréat, éliminés pour avoir été en retard. Une décision qui va écourter leurs vacances et très probablement faire grossir les rangs des heureux élus. Ils seront près de un million, selon les estimations, à rejoindre l'université la rentrée prochaine après avoir réglé la délicate opération des inscriptions pédagogiques, puis caser les postulants aux résidences universitaires. Un casse-tête aux allures de psychodrame vu les déceptions que provoque tout ce processus. Comme il va falloir veiller au grain sur le front social. Certaines wilayas connaissent un retard dans leur développement au point de soulever la colère de leurs populations. Pas plus tard qu'hier, la Route nationale12 reliant la wilaya de Tizi Ouzou à la capitale a été fermée des la matinée à hauteur de la commune de Tadmaït (17 km à l'ouest de Tizi Ouzou) par des citoyens qui n'étaient plus approvisionnés en eau potable. Un type de revendication qui demeure récurrent malgré tous les efforts déployés par les pouvoirs publics pour faire bénéficier tous les Algériens de l'accès à ce précieux liquide. Des dysfonctionnements persistent vraisemblablement. Ce n'est donc pas fortuitement que circulent des bruits sur la tenue d'une réunion gouvernement-walis. Des «chantiers» il y en a à la pelle. Il y a cette question lancinante des licences d'importation qu'il faudra trancher. Celle de l'industrie automobile qui vraisemblablement n'a pas répondu aux véritables attentes du pays qui accuse un retard énorme comparé à nos voisins marocains. Une entreprise qui s'apparente étrangement à l'ambitieux projet de la défunte stratégie industrielle qui aurait dû poser les jalons d'une économie productrice de richesses: chaînon manquant qui aurait propulsé l'économie nationale au rang des pays développés. De déclarations parfois tonitruantes en passant par des Assises nationales, rien n'a manqué. Force est de constater que la mise en oeuvre de ce projet vital pour l'économie nationale est restée lettre morte. Une «sortie de route» que l'Algérie ne peut plus se permettre. Si à l'époque le baril était à son firmament, ce n'est plus le cas aujourd'hui. Les recettes pétrolières qui faisaient tourner la machine à plein régime se sont effondrées. Le «trésor de guerre» constitué dans les années fastes de l'or noir qui frôlait les 200 milliards de dollars vers la fin de l'année 2013 a fondu à 108 milliards de dollars aujourd'hui. Un bas de laine que le président de la République tient à préserver coûte que coûte. Abdelaziz Bouteflika a exclu «le recours à l'endettement extérieur» et a recommandé à l'Exécutif «de contenir encore davantage le volume des importations de biens et services à l'effet de préserver les réserves de changes du pays». Cela suffit pour que le gouvernement soit sur le pied de guerre. Abdelmadjid Tebboune ne doit dormir que d'un oeil.