Le secteur de l'automobile est à la croisée des chemins Que ce soit dans les concessions ou dans les réseaux de vente parallèles, les prix proposés sont prohibitifs. Alors que le secteur de l'automobile est à la croisée des chemins, les douanes algériennes révèlent que la facture d`importation des véhicules de tourisme s'est établie à 530,8 millions de dollars durant les cinq premiers mois de l'année en cours, contre 504,02 millions de dollars sur la même période de l'année 2016, soit une hausse de 5,31%. Par contre, la facture d'importation des véhicules de transport de personnes et de marchandises, lesquels sont classés dans le groupe des biens d`équipement, a reculé en se chiffrant à 196,4 millions de dollars contre 263,45 millions de dollars, en recul de 25,45% entre les deux périodes de comparaison. Concernant les parties et accessoires des véhicules automobiles, classés dans la rubrique Biens de consommation non alimentaires, leur facture d`importation a atteint 164,1 millions de dollars contre 171,53 millions de dollars, en baisse de 4,33%. Pour les pneumatiques neufs en caoutchouc, ils ont été importés pour un montant de 144,6 millions de dollars contre 181 millions de dollars, soit une baisse de 20,11%. Pour rappel, sur l`année 2016, le contingent quantitatif d`importation des véhicules de tourisme a été fixé à 98 374 unités dans le cadre des licences d`importation. La facture d`importation des véhicules de tourisme avait coûté près de 1,3 milliard de dollars en 2016 contre 2,04 milliards de dollars en 2015, soit un gap de 36,61%. Les importations de voitures demeurent en fait freinées par la fameuse politique des quotas, laquelle réduit sensiblement la marge de manoeuvre de la majorité des concessionnaires, acteurs du marché national de l'automobile, lesquels sont fédérés par l'Association des constructeurs et des concessionnaires automobiles en Algérie. Cette réduction drastique des importations chahute ainsi les plans des professionnels de l'automobile, à telle enseigne que le traditionnel Salon international de l'automobile d'Alger se voit encore compromis. Et pour cause: d'importants retards sont constatés dans l'attribution des licences d'importation au titre de l'année 2017. l'AC2A a d'ailleurs récemment fait savoir par la voix de son porte- parole que «la tenue de la 20ème édition du Salon international de l'automobile d'Alger, prévue pour septembre prochain, est écartée du fait que les quotas de licences qui devaient être attribués en avril dernier sont en instance jusqu'à ce jour». Ce rétrécissement du goulot des importations accentue la crise du marché et fait apparaître des phénomènes inédits. Ainsi, les prix de quasiment tous les modèles, notamment européens, connaissent une surenchère sans précédent, laquelle est appuyée par une dévaluation alarmante du dinar face aux monnaies fortes. Que ce soit dans les concessions ou dans les réseaux de vente parallèles, les prix proposés sont prohibitifs. Cette flambée est encore entretenue par la saison estivale qui connaît une exacerbation de la demande pour les quatre roues. Dans tous les cas, le secteur de l'automobile est plus que jamais à la croisée des chemins. Pour rappel, le nouveau ministre de l'Industrie et des Mines Bedda Mahdjoub a tiré à boulets rouges sur l'ensemble des marques automobiles qui se sont lancées dans un processus d'industrialisation depuis quelques mois, les accusant de pratiquer de l'importation déguisée. A l'en croire, les objectifs attendus de ce processus sont loin de se réaliser, notamment en matière de création d'emplois et de la baisse de la facture d'importation. La réaction des concessionnaires ne s'est pas fait attendre. L'AC2A a tenu à ce titre à confirmer son «support» le plus actif aux orientations de développement structurel de l'industrie automobile en Algérie. Elle a indiqué que l'industrie automobile ne pourra s'ancrer durablement que par la densification d'un véritable réseau de sous-traitance industrielle, accompagné d'un transfert de technologies et d'une politique de formation continue. «L'implication de l'ensemble des parties, le gouvernement et les pouvoirs publics, les investisseurs et les fabricants, est fondamentalement nécessaire pour assurer un développement maîtrisé de cette industrie», a-t-il été relevé.