Le premier contact semble avoir été positif entre les deux leaders mondiaux, Donald Trump et Vladimir Poutine Vladimir Poutine a fait le pari samedi d'une relance des relations russo-américaines après son premier tête-à-tête avec Donald Trump, même si l'ingérence présumée du Kremlin dans l'élection américaine continue de faire des vagues. «L e Trump qu'on voit à la télé est très différent du Trump réel. Il perçoit de manière tout à fait adéquate son interlocuteur, répond rapidement aux questions posées», a lancé le président russe au lendemain de leur première prise de contact, au sommet du G20 en Allemagne. Les deux dirigeants ont alors mis à plat les contentieux bilatéraux et affiché leur volonté d'aller de l'avant, selon le compte-rendu fourni par leurs délégations. «Je pense que des relations personnelles ont été établies» et des «bases jetées» en vue d'une détente américano-russe, a esquissé Vladimir Poutine. «Il y a toutes les raisons de croire que nous pourrons rétablir au moins partiellement le niveau de coopération dont nous avons besoin», a-t-il assuré. Le président russe n'a jamais eu d'atomes crochus avec son homologue précédent Barack Obama et la relation bilatérale s'était alors fortement détériorée, au gré des crises ukrainienne et syrienne. Depuis l'arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, les espoirs de normalisation se sont en outre brisés sur les soupçons d'ingérence russe dans l'élection en faveur du candidat républicain. Sur ce sujet très sensible, qui empoisonne son début de mandat, Donald Trump a «posé beaucoup de questions», a affirmé le président russe. «J'ai donné des éclaircissements. Il m'a semblé qu'il était satisfait de ces réponses» et qu'il les a «acceptées», a poursuivi Vladimir Poutine, confirmant le récit fait la veille par le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov. La Maison Blanche, qui avait de son côté décrit un Donald Trump à l'offensive face à son homologue russe, n'a pas tardé à contester la version russe. Donald Trump «voulait le regarder dans les yeux» et lui dire «nous savons que vous vous êtes ingérés dans nos élections (...) arrêtez», a affirmé l'ambassadrice des Etats-Unis auprès des Nations unies, Nikki Haley. «Et je pense que le président Poutine a fait exactement ce que nous pensions qu'il allait faire, il a nié», a-t-elle asséné. Selon Mme Haley, la version russe n'est que «la Russie qui tente de sauver la face. Et elle ne le peut pas. Elle ne le peut pas». Tournant le dos à toute cette agitation, Vladimir Poutine a préféré citer comme «résultat concret du travail» avec Donald Trump le tout dernier accord russo-américain sur un cessez-le-feu en Syrie, qui devait entrer en vigueur hier. «Il me semble que la position des Etats-Unis (sur la Syrie) est devenue plus pragmatique», s'est-il félicité. «Il y a une compréhension (mutuelle du fait) que si on unit nos efforts, nous pourrons faire beaucoup», a-t-il noté. Les deux pays ont connu une nouvelle poussée de fièvre en Syrie après les frappes américaines contre une base du régime, allié de Moscou, en représailles à une présumée attaque chimique, et la destruction d'un avion syrien par la chasse américaine. Plus dithyrambique, la presse russe n'a pas hésité à comparer la poignée de main de Hambourg à celles des soldats russes et américains qui s'étaient rejoints à Torgau en 1945 dans leur avancée contre les nazis. «Rencontre sur l'Elbe», a titré le quotidien populaire Moskovskii Komsomolets, évoquant la rivière qui baigne Hambourg et Torgau. «Le monde entier attendait cette poignée de main», a renchéri le quotidien Komsomolskaïa Pravda. «Regardez le pouce de Poutine. Il contrôle la situation, il donne le ton», s'est-il même enthousiasmé.