Entre des plages polluées et scandaleusement gérées par de petits voyous, des prix hors de portée que pratiquent les complexes touristiques de la côte, la saison estivale 2017 ne réussit pas aux petites bourses. Les familles algériennes qui n'ont pas les moyens de s'offrir un été «digne de ce nom» ont leur environnement immédiat pour essayer d'y trouver quelques motifs de passer de bonnes vacances. Or, à quelques rares exceptions, comme Batna, dont les autorités ont aménagé de toutes pièces «une plage», le reste des villes algériennes continue de ronronner au grand dam de ses habitants qui pestent contre des autorités sans imagination. Nos reporters vous content le quotidien morose de citoyens vivant dans trois villes de l'intérieur du pays. Elle demeure la destination privilégiée des algériens L'indétrônable Tunisie Rien n'a pu dissuader les Algériens à se rendre chez les voisins tunisiens pour passer leurs vacances, même pas la situation sécuritaire. Wahida Bahri Il semble que la Tunisie est devenue le lieu de pèlerinage des adeptes des vacances algériens. En effet, en dépit des produits touristiques présentés par les agences de voyages en matière de destinations autres que la Tunisie, ce pays demeure indétrônable, comparativement à la Turquie, l'Espagne et Dubaï. En dehors de la haute saison, le flux des Algériens vers la Tunisie, les week-ends notamment, est estimé à quelque 20.000 visiteurs. Un chiffre qui double en période de vacances scolaires et des fêtes de fin d'année, où ils sont plus de 40.000 Algériens à se rendre en Tunisie. Un constat qui renseigne sur, outre, les excellents rapports politico-économiques liant les deux pays, aussi le rapprochement socioculturel dans lequel se fusionnent les deux peuples. Ce qui justifie l'orientation à sens unique pour les Algériens qui, pour rien au monde ne sont prêts à changer leur destination préférée, la Tunisie en l'occurrence, pour passer les vacances d'été surtout. D'ailleurs, c'est ce qui explique le flux des Algériens en ce mois de juillet sur les postes frontaliers est du pays: Lahdadda Bouchebka et Oum T'boul entre autres. Rien que pour ce dernier, il a été enregistré depuis la fin du mois de Ramadhan 200.000 Algériens ayant franchi ce poste, et quelque 150.000 véhicules. Des chiffres appelés à augmenter après les résultats du bac et les départs en congé pour les aoûtiens. Contrairement aux précédentes années, cette année, le calendrier est parfait. Le mois sacré de Ramadhan a débuté au tout début de l'été. Sur les trois mois, il n'en a égrené qu'un seul. Il reste pour les familles deux longs mois pour passer leurs vacances en Tunisie. Cette destination qui a contraint des spécialistes du tourisme en Algérie, agences de voyages et structures hôtelières à étoffer les offres et les complexes touristiques, pour plus d'attractivité, mais rien n'y fait. La voisine Tunisie est plébiscitée par 70% des touristes algériens qui la visitent plus que leur propre pays. Depuis l'Ouest jusqu'à l'Est en passant par le Centre et le Sud, ce sont des files indiennes qu'offrent les voitures en direction des postes-frontières de l'extrême est du pays, Oum T'Bboul notamment. Qui se rendra à Sousse et se rendra à Hammamet et entre les deux il y a les habitués de Djerba la douce. Majoritairement des familles, elles sont des centaines à transiter par la RN 44 ou RN 22 en provenance de différentes wilayas pour emprunter la route de la wilaya d'El Tarf, via les frontières algéro-tunisiennes. Bien que la wilaya de Annaba demeure un point de transit sans impact économique encore moins touristique, elle reste néanmoins, une ville attractive, pour les nantis de la Tunisie. Ces derniers qui, nostalgiques des nuits d'été sur le cours Bertagnia, s'attardent le temps de trois ou quatre jours, pour profiter de la douce brise du Glacier, avant de reprendre la route vers les frontières. Destination ponctuée par des arrêts tout le long de la route de la wilaya d'El Tarf, devant des commerces vendant mille et une choses nécessaires pour les vacances en Tunisie. Car, il convient de noter que les Algériens emportant le nationalisme dans leurs bagages, préfèrent dépenser leur argent dans leur pays. C'est pourquoi, ils achètent tout ce dont ils ont besoin dans les commerces se trouvant sur leur trajet. Les seules dépenses obligatoires pour eux ce sont le logis, la restauration et quelques cadeaux, sans plus. Le reste est payé en dinars algériens dans leur pays, bouées et chaises entre autres. Conséquence directe de ces voyageurs à destination de la Tunisie, dont l'impact se fait sentir fortement sur toutes les villes de la wilaya d'El Tarf. Une wilaya frontalière qui jouit des bienfaits du flux des touristes algériens en direction de nos voisins tunisiens. Ces derniers avec qui nos compatriotes affectionnent la proximité géographique et culturelle, mais apprécient aussi les prestations introuvables ou inabordables en Algérie. En somme, la Tunisie est un pays très compétitif en termes de tarifs. Pour minimiser les coûts, beaucoup de touristes s'y rendent par voie terrestre. Ainsi, la Tunisie reste donc la destination phare des Algériens. Cette année les pronostics font état de plus de 2 millions d'Algériens attendus en Tunisie, et ce, malgré la situation sécuritaire qui n'a pu dissuader les adeptes de ce pays phare, de changer de destination. Un flux qui s'explique aussi par les travaux d'aménagement, effectués au poste frontalier de Oum T'boul, dans la wilaya d'El Tarf; améliorant la prise en charge des voyageurs transitant par ce poste frontalier. Ces aménagements ont facilité les déplacements des citoyens se rendant dans le pays voisin. Il a été réalisé dans ce sens, un couloir destiné aux personnes malades et celles aux besoins spécifiques. Aussi, les aménagements introduits ont permis d'améliorer le côté sanitaire et l'accueil, en renforçant les couloirs de passage ainsi que le repos au niveau d'espaces appropriés.