Le ministre de l'Energie, Mustapha Guitouni, qui a conduit la délégation algérienne à cette manifestation doit présider aujourd'hui une session qui est dédiée à l'Algérie. La chute des recettes pétrolières mine l'économie nationale. Celle des pays producteurs qui dépendent de cette ressource aussi. Et c'est tout à fait naturellement que le sujet s'est retrouvé au centre de cette préoccupation. «Le ministre de l'Energie, Mustapha Guitouni, s'est entretenu mardi (hier, Ndlr) à Istanbul (Turquie) avec le secrétaire général de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), Mohamed Barkindo», en marge de la tenue du 22ème Congrès mondial du pétrole, a indiqué un communiqué du département de l'Energie. Que se sont-ils dit? Les deux responsables «ont manifesté leur satisfaction quant à l'engagement des pays Opep et non-Opep de se conformer pleinement aux ajustements respectifs de production en vue d'accélérer la stabilisation du marché mondial du pétrole» selon la même source. La participation algérienne à ce rendez-vous du gotha mondial de l'or noir ne se limitera pas à de la simple figuration. Une session lui sera dédiée à cette occasion. Le ministre de l'Energie, Mustapha Guitouni, qui a conduit la délégation algérienne à cette manifestation doit la présider aujourd'hui. Une certaine manière de rendre hommage à notre pays qui a joué un rôle de premier plan dans le redressement des prix du pétrole même s'ils accusent le coup à l'heure actuelle. L'initiative, pour laquelle personne n'a parié un kopeck, avait fini par être saluée par l'ensemble de la presse internationale. Une réunion informelle des pays membres de l'Opep avait été prévue en marge du 15e Forum international de l'énergie organisé du 26 au 28 septembre en Algérie. Elle s'est transformée en sommet qui a donné naissance à l'«accord historique d'Alger» qui a servi de base à la décision de baisse de la production de 1,8 million de barils par jour de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et de ses 11 alliés dont la Russie, qui a été prise le 10 décembre 2016 à Vienne en Autriche. Elle ne s'est pas faite sur un simple claquement des doigts. Rappels. Après l'échec de Doha, d'avril 2016, qui aurait dû déboucher sur un gel de la production des pays producteurs torpillé par des dissensions entre Riyadh et Téhéran, l'offensive diplomatique sans précédent, lancée par l'Algérie et initiée par le chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, pour sensibiliser les pays producteurs (Opep et non-Opep) à la dégringolade des prix du pétrole allait entrer en scène. Trois hommes ont été chargés d'ouvrir un front diplomatique pour que cet objectif de longue haleine se concrétise. L'ex-Premier ministre Abdelmalek Sellal devait sensibiliser les chefs d'Etat africains à travers des messages que leur avait adressés le président de la République, l'actuel ministre de la Justice, Tayeb Louh, s'est déplacé à Riyadh pour faire fléchir la position du chef de file de l'Opep qui avait opté pour le statu quo alors que les prix du pétrole ne cessaient de plonger. L'ancien ministre de l'Energie Youcef Yousfi, s'est rendu en Azerbaïdjan, importante puissance pétrolière régionale du Caucase. La toile était tissée. Entre-temps son chef de file de l'Opep venait de déboulonner son inamovible ministre du Pétrole, Ali al-Nouaïmi. Vraisemblablement, le dernier verrou qui devait ouvrir la porte à une baisse de la production de l'Opep venait de sauter. L'effet a été spectaculaire. Les cours de l'or noir qui évoluaient autour de 27 dollars à la mi-janvier 2016 ont bondi à plus de 58 dollars à Londres et au-dessus des 54 dollars à New York, le 3 janvier 2017. Il faut se souvenir que c'est sous la présidence de l'Algérie que furent opérées les baisses successives décidées par l'Opep pour faire face à une chute historique des prix du pétrole en 2008. Les cours de l'or noir après avoir dépassé les 147 dollars en juillet de cette année-là ont dégringolé sous les 34 dollars moins de six mois plus tard. Le 17 décembre 2008, l'Opep qui tenait son sommet extraordinaire à Oran, capitale de l'Ouest algérien, annonçait une réduction de sa production de 2,2 millions de barils par jour, après avoir procédé à deux précédentes baisses. 500 000 b/j en septembre et 1,5 million de barils jours en octobre. Soit une baisse record de 4,2 millions de b/j en quatre mois. Un esprit qui avait déserté le cartel. Il ne serait donc pas surprenant que l'Algérie revienne à la manoeuvre.