L'axe a toujours fonctionné Le président Bouteflika et le ministre vénézuélien des Relations extérieures Rafael Ramirez, avaient déjà affirmé leur position à défendre les prix du pétrole au mois de novembre 2014. Caracas ne baisse pas les bras et ne désespère pas de voir se tenir une rencontre pour faire redresser les cours de l'or noir qui ont dégringolé au point de laminer les économies de bon nombre de pays producteurs. A commencer par la sienne. «Nous faisons les démarches pour que très bientôt nous ayons une nouvelle réunion des pays producteurs et exportateurs de l'Opep et ceux qui ne sont pas dans l'Opep, Russie en tête, en tant que plus gros producteur de pétrole et exportateur hors Opep», a déclaré, jeudi dernier, le chef de l'Etat vénézuélien lors d'une allocution télévisée. C'est dans cette optique que le ministre vénézuélien du Pétrole, Eulogio del Pino, a rencontré le nouveau secrétaire général de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, le Nigérian Mohammed Barkindo. L'objectif est de stabiliser les prix du baril autour de 50, voire 60 dollars, a indiqué le président de la République bolivarienne, Nicolas Maduro. «Cela n'est pas un problème juste de Maduro, c'est un sujet national et international de premier ordre. Nous avons lancé une bataille terrible pour stabiliser les prix du pétrole, en chute libre depuis de longs mois», a-t-il souligné. L'initiative avait pris corps à Doha. «L'Arabie saoudite et la Russie, les deux premiers producteurs de brut, sont convenues mardi (16 février 2016, Ndlr), au terme d'une réunion à Doha avec le Qatar et le Venezuela, de geler leur production à son niveau de janvier. Afin de stabiliser les marchés pétroliers, les quatre pays sont convenus de geler la production à son niveau de janvier, pourvu que les autres grands producteurs en fassent de même», a annoncé le ministre qatari de l'Energie, Mohammed Saleh al-Sada. Mais avant que ne se tienne ce sommet à quatre, il y a eu l'offensive diplomatique sans précédent, lancée par l'Algérie et initiée par le chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, pour sensibiliser les pays producteurs (Opep et non Opep) à la dégringolade des prix du pétrole. Une initiative qui, rappelons-le, a donné naissance à un axe Alger-Caracas pour la promouvoir. L'Algérie et le Venezuela s'étaient concertés au plus fort de la dégringolade des prix du pétrole. «Nous avons évoqué le marché pétrolier international et réaffirmé notre position à défendre le prix du pétrole», avait déclaré le ministre du Pouvoir populaire pour les Relations extérieures du Venezuela, Rafael Ramirez, au mois de novembre 2014, à Alger, à l'issue d'un entretien avec le président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Le ministre vénézuélien avait fait mention d'une «convergence de vues» entre les deux pays à ce sujet.«L'Algérie ne partage pas la position des gros producteurs au sein de l'organisation (l'Arabie saoudite et les pays du Golfe, ndlr), selon laquelle «l'Opep doit cesser d'intervenir pour réguler le marché et de le laisser se stabiliser de lui-même», avait indiqué le 27 décembre 2014, l'ex-ministre de l'Energie, Youcef Yousfi. L'accord de Doha qui devait battre en brèche le statu quo imposé par le chef de file du cartel a finalement été torpillé par Riyadh et Téhéran lors du Sommet des pays producteurs qui s'est tenu le 17 avril dernier au Qatar. Caracas revient à la charge pour effacer ce revers avec Alger comme étape incontournable. Doha III connaîtra-t-il un meilleur sort? Affaire à suivre.