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«Il est temps d'appliquer la loi»
LUTTE ANTITABAC
Publié dans L'Expression le 30 - 05 - 2005

Ces dernières vingt ou trente années, le cancer du poumon, dû au tabac, accuse une occurrence inquiétante dans notre pays. Effroyable.
Le docteur Ameur Soltane, chirurgien thoracique et cardio-vasculaire à l'hôpital Mustapha, est aussi président de la Société algérienne d'oncologie thoracique (Saot).
Selon lui, le tabagisme, véritable problème de santé publique, tue. Moins mis en avant que la tuberculose en tant que problème de santé publique dans notre pays, il est à l'origine de 93 à 95% des cancers bronchiques, déclare-t-il. Fervent militant antitabac, il est convaincu que pour mettre fin à l'hécatombe provoquée par le tabac, il suffit tout simplement d'arrêter de fumer.
Loin de formuler des voeux pieux, il appelle à une défense de la santé de chacun dans le respect de la liberté individuelle, cela s'entend. Il invoque pour cela les lois qui existent telle la loi 85-05 qui interdit de fumer dans les lieux publics. Une loi signée en 2002 et déjà passée à l'APN. «Nul ne peut être autorisé à empoisonner la vie des autres», dit-il à ce propos. Tout en ajoutant: «L'on devrait s'interdire de fumer et pas seulement chaque 31 mai. Pour l'analogie, pensez au port de la ceinture de sécurité qui était quasi une vue de l'esprit il y a à peine quelques mois, mais devenu réalité aujourd'hui, puisque tout le monde s'astreint à la mettre sous le joug de la loi. Dans les lieux publics, il est donc temps que les gens s'interdisent de fumer et d'enfumer les autres.» D'après notre interlocuteur, les Algériens seraient des fumeurs invétérés. A tel point que les chiffres, bien que non encore arrêtés, mais de sources sûres, donneraient quelque 26 à 45% de personnes touchées par le fléau du tabagisme. Alors que l'âge moyen où l'on commence à fumer serait tombé en quelques années de 17 à 12 ans. Tandis que d'après des données OMS (Organisation mondiale de la santé) les femmes seraient victimes, elles, du tabac dans un ordre de 1 à 7%. Un pourcentage non exhaustif puisqu'il faut lui ajouter toutes les probabilités où les femmes fumeraient en aparté ou avaleraient la fumée des autres dans les lieux de travail ou à la maison. Pire, un autre chiffre, qui ressort d'une enquête épidémiologique réalisée par un comité de médecins ayant étudié l'évolution du cancer dû au tabac en Algérie, bien que non encore arrêté définitivement, donnerait une incidence de 2000 à 3000 cas de cancer par an. Alarmant ! Quand on connaît le coût pour la collectivité d'une telle pathologie lourde. Soit «plus de cancers que de tuberculose à BK», ajoute-t-on. Alors que les chances de survie pour chaque dix cas recensés seraient évaluées à seulement une. Devant un tableau aussi accablant, le docteur Soltane invite les autorités publiques à appliquer sans hésitation une forte taxation du tabac, à l'instar de ce qui se fait en Europe ou aux USA. Un paquet convenablement taxé coûterait entre cinq cents et six cents dinars explique-t-il, arguant que seule une grosse taxation dissuaderait les consommateurs invétérés de tabac. A la question de savoir si tout fumeur développera à un moment ou à un autre de sa vie un cancer, notre interlocuteur réagit vivement en expliquant que c'est là une fausse question mise en avant par la grosse industrie et lobby du tabac qui tentent de biaiser l'approche de la problématique alors que le cancer du poumon est le cancer de l'homme qui tue le plus après celui de la prostate, d'autant que 90% des personnes qui développent un cancer du poumon sont des fumeurs. Beaucoup de faux discours sont mis en circulation par l'industrie du tabac afin de dissuader les gens qui hésitent à laisser tomber la cigarette, à s'arrêter de fumer, insiste le docteur Soltane, qui invite les médias à faire preuve d'audace et d'offensive dans la politique de prévention du tabagisme. Il fut choqué, «car les gens n'arrivent pas à comprendre, à réaliser encore les dégâts de la cigarette. Je suis pour les émissions par exemple à la télévision qui choquent et qui sans fards présentent la réalité des dégâts qu'occasionne le tabac chez l'homme», étaye-t-il, non sans rappeler ce que dépensent les majors compagnies de tabac en publicité directe et indirecte pour une plus grande consommation.
Pour la première fois il évoque le mot malade pour tout dépendant de la nicotine: «Le tabagisme a un coût social très élevé et lourd pour la collectivité qui n'est plus à démontrer. Ce coût faramineux devrait inciter à lui seul les malades à se soigner et à trouver remède dans des substituts sains.»
En sa qualité de praticien, le docteur Soltane est de ceux qui sont convaincus de la nécessité de mettre le holà à la saignée financière que causent les victimes du tabac, les malades, à la société : «Une décision doit être prise par ces victimes qui coûtent cher à la société», dit-il. Le prix d'une chimiothérapie aux résultats souvent aléatoires s'élève à des centaines de milliers de dinars. Pour les résultats lors d'un traitement d'un cancer du poumon, forts aléatoires, l'on se doit de s'interroger et de se poser aujourd'hui des questions, insiste-t-il encore. Le docteur Soltane active aujourd'hui à la Saot, où, il y a une dizaine d'années, l'on a réalisé que le cancer du poumon ne pouvait constituer l'exclusivité d'aucune spécialité, puisque cette pathologie intègre une multitude de branches. La Saot, nom à l'image d'une société scientifique traditionnelle, prend en charge une pléiade de spécialistes (oncologues, radiologues...). Lyès Zerhouni, l'actuel directeur de l'institut de santé publique américain y avait déjà été membre. L'on y rencontre des spécialistes du cancer sans aucune hiérarchisation pour uniquement voir les choses au bénéfice du malade.
L'on y oeuvre à améliorer le niveau scientifique de ses adhérents et essayer de sensibiliser à la formation des médecins généralistes à l'intérieur du pays, vu que ces derniers sont les premiers avec qui le malade opère son premier contact et souvent les derniers à suivre le patient dans les derniers retranchements de son mal. Un projet y est à l'ordre du jour : lancer un comité médical national pour faire un cycle de formation au profit des médecins généralistes (diagnostic, prise en charge de proximité du malade).
Comme l'on y plaide la ratification d'une convention internationale à même de limiter la consommation de tabac et qui déboucherait nécessairement sur tout un arsenal juridique et réglementaire extrêmement efficace à la condition qu'il soit appliqué pour la prévention de la maladie tabagique.


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