Le bac est un examen national, il y va de la crédibilité de l'Etat que ce diplôme retrouve son aura d'antan. Une deuxième session du bac est bel et bien entamée, le processus est enclenché. Que de bonnes ou de mauvaises langues se délient, la problématique n'est plus posée comme c'était le cas, il y a de cela une semaine avant le déroulement de l'examen.Jamais le bac n'a suscité autant de polémiques comme c'était le cas de cette deuxième session du bac de l'année 2017-2018. Cette session n'obéit pas à un critère stricto sensu d'ordre pédagogique. C'est ce qui a provoqué des réactions contradictoires, que ce soit au niveau de la corporation de l'Education nationale et plus précisément, les syndicats autonomes qui voyaient cette deuxième session du bac comme étant une démarche qui ne relève nullement de la pédagogie mais elle est plus teintée d'une nuance politique qu'autre chose.Il ne s'agit pas d'une discorde qui caractérisait les syndicats dépendant de l'Education nationale contre le pouvoir exécutif en matière des grèves à entreprendre jusqu'à satisfaction de leurs revendications socioprofessionnelles. La question est extra-pédagogique, c'est-à-dire qu'elle est liée aux retards enregistrés pars les candidats censés passer l'examen du bac. Donc, c'est une première dans les annales des examens du bac depuis l'indépendance du pays. La décision qui a été prise par le président de la République M. Abdelaziz Bouteflika se voulait comme un acte salvateur pour beaucoup de retardataires dont le chiffre officiel avoisine les 100 000 candidats, exclus de la session ordinaire qui s'est tenue du 11 au 15 juin dernier pour cause de retard. Cette démarche et initiative clémentes émanant du président de la République pour donner une seconde chance à ces retardataires pour qu'ils puissent prouver que ce n'était qu'une erreur de timing et non pas une erreur liée à la préparation pédagogique de l'examen du bac. Politiquement, la deuxième session du bac au regard des arguments présentés vient étayer le fait qu'il s'agit d'une situation qui touche le quart du chiffre total des candidats à cet examen à l'échelle nationale. Quant au volet pédagogique, cela n'est pas bien vu par les représentants des enseignants comme c'est le cas pour le président de la Satef Boualem Amoura qui s'inscrit dans une logique qui ne veut pas porter de soutien à la démarche de l'Exécutif consistant à refaire le bac en optant pour une deuxième session. Le président du Satef souligne que «Au moment où Mme la ministre se démène pour rendre à l'examen du baccalauréat sa notoriété et sa crédibilité d'antan, le jour-même où elle annonce qu'elle n'organisera pas une session pour les retardataires, voila qu'une décision est prise en haut lieu pour accorder une deuxième session pour les élèves qui sont arrivés en retard», cette réaction qui ne remet pas en cause d'emblée cette décision, veut participer dans la dynamique que vient de lancer Mme la ministre de l'Education nationale Nouria Benghabrit. Cette dynamique vise à redorer le blason de l'examen du baccalauréat et lui rendre sa crédibilité qui a été écornée par une séries de coups qui ont entamé sérieusement la réputation du bac algérien qui est devenu synonyme d'un diplôme de pacotille.Dans ce sens, les syndicats rattachés à l'Education nationale, considèrent que cette deuxième session a été offerte comme cadeau aux retardataires, alors que ceux qui ont passé l'examen du bac ordinaire l'ont fait dans des conditions difficiles, allusion faite au mois de jeûne.Il s'agit là, surtout de principe de l'équité et de l'égalité des chances, c'est ce qui a fait sortir le CLA de sa réserve en déclarant qu'il «ne sera pas partie prenante dans l'encadrement de la deuxième session du bac», c'est une façon de rejeter la démarche qui est considérée comme «un cadeau» offert sur un plat royal aux retardataires de l'examen ordinaire du bac. La deuxième session du bac que viennent d'organiser les pouvoirs publics pour les retardataires, il faut qu'elle soit vue comme une façon d'apaiser le climat social et politique pour que la société puisse se débarrasser de la sinistrose qui la guette durant chaque rendez-vous décisif du pays avec l'idée de faire de cette situation un moyen sournois pour porter préjudice à la cohésion sociale qui règne depuis plus d'une décennie.Pour rappel, le tribunal de Laghouat à condamné huit personnes âgées entre 19 à 23 ans à une année de prison avec sursis et une amende de 50 000 DA pour avoir diffusé des sujets et réponses des épreuves du bac de juin de cette année. Le bac est un examen national, il y va de la crédibilité de l'Etat pour que ce diplôme retrouve son aura d'antan.