Une session spéciale du baccalauréat sera organisée pour les seuls retardataires, a annoncé vendredi soir le Premier ministre. Une décision instruite par le chef de l'Etat, a expliqué Abdelmadjid Tebboune devant les parlementaires en indiquant que le président de la République «a donné une instruction pour organiser une session spéciale du bac pour les élèves exclus pour raison de retard» sans pour autant en fixer la date. Il a néanmoins tenu à écarter la tenue d'une deuxième session du bac comme l'année dernière précisant qu'il «ne s'agit pas d'une nouvelle session du baccalauréat». Il soulignera qu'ils sont près d'un millier de candidats concernés par cette mesure. La ministre de l'Education nationale avait révélé antérieurement que son département a enregistré l'absence de 10.000 candidats au bac 2017, ce qui représente 2% de l'ensemble des candidats scolarisés, avec un taux de 11,39% lors du premier jour, dont 1,56% des candidats scolarisés. Benghabrit aura ainsi, selon Tebboune, toutes «les prérogatives pour l'organisation matérielle de cette session qui doit se dérouler dans les mêmes conditions de rigueur» que celle du 11 juin. Une ministre qu'on dit ne pas avoir été consultée, elle qui, le même jour de l'annonce de Tebboune, à en croire le communiqué du Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef), affirmait «qu'elle n'organisera pas une session pour les retardataires». Du côté des réactions, le Satef a jugé cette session spéciale d'«inacceptable». Il s'interroge sur «l'équité et la justice lorsqu'on accorde des privilèges à des paresseux et qu'on lèse les élèves disciplinés et sérieux?». Le syndicat se demande également s'il «est acceptable de refaire un examen à des retardataires dans de meilleures conditions et en dehors de ramadhan ?» alors que la session de juin s'est déroulée en plein mois de jeûne. Partant de ce principe, le syndicat autonome «exige» le même traitement pour les «candidats ayant abandonné à partir du deuxième jour pour cause de sujets difficiles» et les «candidats libres absents». Le communiqué du Satef signé par son secrétaire général, Boualem Amoura, est catégorique : «La crédibilité du bac a été souillée». «Des revanchards n'ont pas réussi à discréditer l'examen du bac par des fuites de sujets, voilà qu'on le discrédite par voie officielle» ! Le syndicat a souligné le caractère unilatéral de cette démarche gouvernementale puisque, tient-il à porter à la connaissance de l'opinion publique, «nous n'avons pas été associés à cette décision». Rappelons que 761.701 candidats dont 491.298 scolarisés et 270.403 libres étaient inscrits au baccalauréat 2017.