Dans un point de presse animé en marge de l'inauguration du Centre culturel français de Constantine, l'ambassadeur de France en Algérie, M. Hubert Colin de Verdière a mis fin à toutes spéculations: «Il n'y aura pas de consulat français à Constantine, cela ne fait pas partie de nos projets.» C'était laconique mais assez suffisant pour démontrer que la France officielle tient absolument à garder quelque peu ses distances vis-à-vis de «L'Algérie profonde». Pour l'Etat français, un consulat à Alger, un autre à Annaba et un troisième, dont le siège est en construction à Oran, sont largement suffisants pour faire face aux «affaires courantes». Sur le plan «diplomatique», la troisième ville d'Algérie se trouve reléguée en dernière position. Elle doit non seulement se contenter d'un centre culturel, mais aussi des restrictions imposées. En effet, seuls les professeurs et les étudiants peuvent profiter d'un accès à ce centre. En guise de rapprochement, la conception qu'ont les responsables de cette démarche est fortement restrictive. Elle pénalise des dizaines de milliers de jeunes Constantinois qui se considèrent d'ores et déjà sous-considérés par cette manière d'agir. Pour beaucoup, ceux que nous avons approchés, c'est carrément du «mépris diplomatique». Pour certains par contre, particulièrement les privilégiés qui ont assisté au cocktail et ont même goûté au «vrai champagne de Reins», «l'événement» est considéré comme «mémorable». Et ils n'ont pas du tout l'intention de rater cette occasion pour se rapprocher davantage d'une civilisation qu'ils ne côtoient plus que par parabole interposée.