Il est annoncé l'installation de téléphones publics au sein des établissements pénitentiaires à partir d'avril prochain. Mettant fin à toute spéculation faisant état de mauvaises conditions de détention des détenus algériens, M.Felioun Mokhtar, directeur général de l'administration pénitentiaire et de la réinsertion, a dressé lors d'une conférence de presse animée, hier à l'Ecole supérieure des magistrats, un tableau des plus reluisants quant à la réinsertion sociale des détenus et les résultats réalisés jusque-là par la commission ministérielle mixte. D'emblée, M.Felioun a déclaré que 10.835 détenus rejoignent les différents établissements scolaires. Un total de 7094 fréquentent les établissements relevant de la formation professionnelle, dont 263 ont bénéficié d'une liberté provisoire et sont astreints à rejoindre leur établissement pénitentiaire après la fin des cours. En outre, il souligne que 7387 détenus suivent leurs études par correspondance. Soit plus de 75% comparativement à l'année précédente. Plus explicite, le conférencier fait savoir que 58 315 livres ont été mis à leur disposition. Afin que leur intégration connaisse le succès escompté, 387 médecins généralistes, 177 dentistes ainsi que 352 psychologues ont été recrutés pour bien suivre cette frange de la société, marginalisée par la quasi-totalité de la population. «On leur refuse du travail alors que l'ordonnance datant de 1972 stipule le contraire», a rétorqué notre interlocuteur. La seule insatisfaction, a-t-il dit, est le surpeuplement des établissements pénitentiaires. Effectivement, depuis l'indépendance à 2004, seulement 52 prisons ont été construites. Afin de pallier cette crise, 81 autres établissements sont prévus pour le quinquennat 2005-2009. «Cette construction répondra aux normes internationales. Un espace oscillant entre 7 et 9 mètres carrés sera réservé à toute personne détenue», a expliqué M.Flioun. D'autre part, le nombre de prisonniers va crescendo passant de 45.000 en 2005 à 55.000 pour l'année en cours. Cela est dû à la baisse du nombre de graciés. Il convient de préciser que plusieurs conventions ont été signées avec d'autres départements voulant porter assistance aux détenus afin qu'ils puissent retrouver une place dans la société et jouir des droits que leur offre la loi. «510 détenus libérés bénéficieront d'un programme de réinsertion dans le cadre des activités à caractère social, comme l'emploi des jeunes», poursuit M.Felioun. Sur un autre plan, le DG a cité l'absence totale d'un encadrement spécial aux détenus préparant leurs examens du baccalauréat et de l'enseignement moyen (BEM). S'agissant de l'année en cours, la commission évoquée prévoit, en concertation avec d'autres ministères, la signature d'une convention avec l'Office national des concours et examens, l'équipement des établissements pénitentiaires en lignes téléphoniques selon le décret exécutif 05-430 adopté le 8 novembre 2005 ainsi que l'élaboration d'un programme particulier avec les Scouts algériens. M.Felioune a précisé que «des téléphones publics seront installés dans les prisons afin de permettre aux détenus de contacter leurs familles».