Les accusations portées par l'Arabie saoudite et ses alliés contre Doha «s'appuient sur des fabrications de médias et non pas sur des faits susceptibles de justifier les mesures prises contre Qatar», estime le chef de la diplomatie qatarie Ankara et Doha ont exclu hier la fermeture d'une base militaire turque au Qatar, réclamée par ses voisins du Golfe qui lui ont imposé une série de sanctions en l'accusant de soutenir le terrorisme. La crise du Golfe a été au centre d'un entretien que le chef de la diplomatie qatarie, cheikh Mohammed ben Abderrahmane Al-Thani, a eu hier matin à Ankara avec son homologue turc Mevlüt Cavusoglu. L'Arabie saoudite, Bahreïn, les Emirats arabes unis et l'Egypte, qui ont coupé leurs relations diplomatiques avec le Qatar, accusent Doha de soutien actif aux islamistes extrémistes, d'être derrière des actions de déstabilisation dans la région et, au-delà, de se rapprocher de l'Iran, le grand rival du royaume saoudien. Ils ont présenté une série de demandes à Doha pour mettre fin à la crise parmi lesquelles la fermeture de la chaîne Al-Jazeera, la réduction de ses relations avec l'Iran ou la fermeture de la base turque au Qatar. «Nous répétons qu'il est inacceptable que la fermeture de la base turque fasse partie de ces demandes», a déclaré M. Cavusoglu lors d'une conférence de presse avec le ministre qatari. «Les accords que le Qatar a conclus ne sauraient être remis en cause tant qu'ils respectent la loi internationale. Aucun pays n'a le droit de soulever la question de la base turque et la coopération militaire entre le Qatar et la Turquie du moment où cette coopération se déroule dans le respect de la loi internationale», a renchéri le chef de la diplomatie qatarie. Il a en outre affirmé que les accusations portées par l'Arabie saoudite et ses alliés contre Doha «s'appuient sur des fabrications de médias et non pas sur des faits susceptibles de justifier les mesures prises contre Qatar». «Ce siège est en place depuis 40 jours et ces pays n'ont présenté au Qatar aucune preuve à l'appui de leur allégation de son soutien au terrorisme», a-t-il ajouté. M.Cavusoglu lui a apporté son soutien sur ce point aussi. «Si des torts ont été commis, des preuves doivent être présentées», a-t-il dit. M.Cavusoglu a en outre indiqué que le président turc Recep Tayyip Erdogan entendait se rendre prochainement dans le Golfe dans le cadre de ses efforts destinés à mettre fin à la crise. Il se rendrait en Arabie saoudite, au Qatar et au Koweït, principal médiateur entre les deux camps.