La chaîne qatarie El Jazeera obeït à sa politique étrangère et se rapproche depuis quelque temps de la Turquie, considérée comme le seul soutien diplomatique fort pour le Qatar, ceci au moment où elle s'éloigne des frères ennemis des Emirats, de l'Arabie saoudite et de l'Egypte. La chaîne qatarie a consacré plusieurs émissions sur l'anniversaire de l'échec du coup d'Etat contre Erdogan. Dernière attaque médiatique de ses ennemis du Golfe, la sortie médiatique d'un haut responsable d'Abou Dhabi qui a accusé la télévision du Qatar Al Jazeera, dont la fermeture est demandée par l'Arabie saoudite et ses alliés arabes, d'antisémitisme et d'appels à la discrimination et à la haine. Dans une lettre publiée mercredi, le ministre d'Etat aux Affaires étrangères des Emirats, Anwar Gargash, répond à l'ONU, qui s'était inquiétée fin juin des appels à la fermeture d'Al Jazeera, y voyant une atteinte à la liberté de la presse. «Al Jazeera a fait la promotion d'un antisémitisme violent, en diffusant le prêche du chef spirituel des Frères musulmans, Youssef al-Qaradoui dans lequel il a rendu hommage à Hitler, qualifié l'holocauste de 'punition divine'' et demandé à Allah de prendre la bande du peuple juif et des sionistes (...) et de les tuer jusqu'au dernier», écrit Anwar Gargash. Une sortie médiatique étonnante venant d'un diplomate arabe, dont le pays n'a jamais dénoncé un antisémitisme visible dans un pays arabe voisin. La lettre, datée du 9 juillet et diffusée mercredi par le Conseil national des médias des Emirats arabes, accuse également Al Jazeera à travers d'autres exemples d'avoir «incité à la violence et à la discrimination», la en donnant la parole à l'ancien chef d'Al-Qaïda Oussama ben Laden. Le 30 juin, le Haut Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme Zeid Ra'ad Al Hussein avait jugé «inacceptable» la demande de fermeture d'El Jazzeera. L'exigence d'une fermeture (...) est une attaque inacceptable du droit à la liberté d'expression et d'opinion, avait-il affirmé. Cette fermeture fait partie d'une liste de 13 demandes formulées par les adversaires du Qatar -l'Arabie saoudite, Bahreïn, les Emirats arabes et l'Egypte. Ces pays ont rompu le 5 juin avec Doha, en l'accusant notamment de «soutenir le terrorisme» et lui ont imposé des sanctions économiques. Le Qatar nie ces accusations. Entre-temps El Jazzera poursuit sa politique médiatique anti-Egyptienne en diffusant des informations sur les attaques des islamistes armés contre les forces de sécurité égyptiennes qui ont fait au moins une trentaine de tués, essentiellement des policiers. [email protected]