Nouvelle rafale de tweets rageurs, offensive médiatique de son avocat: le président américain Donald Trump tentait de reprendre l'offensive dimanche soir face à sa chute de popularité, plombée par l'affaire russe et la paralysie de la réforme tant annoncée de la santé. Engagée dans une apparente opération d'endiguement, la Maison Blanche et l'équipe privée d'avocats du président font tout depuis plusieurs jours pour prémunir Donald Trump du dernier épisode dans le scandale des collusions supposées entre Moscou et son équipe de campagne. Mais malgré les efforts de tous ses proches qui affirment que le président ne savait rien du rendez-vous, en pleine campagne présidentielle en juin 2016, entre une avocate russe et son fils aîné, Donald Jr., son gendre Jared Kushner, l'affaire semble mordre sur la popularité de Donald Trump. Alors que le milliardaire républicain est depuis près de six mois à la Maison-Blanche, son taux d'opinions favorables est tombé de 42% en avril à 36% aujourd'hui, selon un sondage du Washington Post et de la télévision ABC News mené du 10 au 13 juillet, justement au moment où les révélations s'enchaînaient sur cette rencontre. Un total de 48% des sondés ont dit «désapprouver fortement» le président Trump, un taux jamais atteint par ses prédécesseurs démocrates Bill Clinton (1993-2001) et Barack Obama (2009-2017). Seul le républicain George W. Bush (2001-2009) avait été aussi impopulaire, mais lors de son second mandat, relève le quotidien américain. Une enquête tournée en dérision par le président américain sur son canal de communication préféré, Twitter: «Le sondage ABC/Washington Post, même si près de 40%, ce n'est pas mauvais ces temps-ci, c'était le sondage le plus inexact lors de la campagne électorale». Dans d'autres tweets courroucés, M.Trump a réaffirmé qu'il n'y avait pas de «collusion russe dans notre campagne couronnée de succès» Sans parvenir toutefois à convaincre l'opposition démocrate et même d'importants sénateurs républicains qui veulent entendre Donald Trump Jr. et Jared Kushner. Les informations sur leur réunion avec une avocate russe sont «profondément troublantes», a déclaré sur CBS le numéro deux de la commission du Renseignement au Sénat, le démocrate Mark Warner. «Il est évident que cette administration ne s'est pas montrée coopérative», a-t-il regretté, ajoutant qu'il voulait entendre tous les participants à la réunion avec l'avocate russe - donc le gendre du président et son ancien directeur de campagne, Paul Manafort. La récente révélation «à l'évidence fait monter d'un cran toute notre enquête», a encore estimé le numéro deux de la commission du Renseignement. Pour tenter de minimiser l'impact de cette affaire sur la Maison- Blanche, l'un des avocats de Donald Trump, Jay Sekulow, est passé sur quasiment toutes les émissions de télévision. «Le président a été très clair là-dessus. Il a dit qu'il n'avait pas eu de réunions, n'était au courant d'aucune réunion avec des Russes, n'était pas au courant de celle-ci jusqu'au moment où elle a été révélée», a-t-il martelé sur CBS. Soulignant que Donald Trump ne faisait lui-même l'objet d'aucune enquête, ni du FBI ni du Congrès, l'avocat a contesté sur ABC l'aspect prétendument «sulfureux» de la rencontre entre le fils Donald Jr. et l'avocate russe. Citant le président, M.Sekulow a également accusé le procureur spécial qui enquête sur l'affaire russe, Robert Mueller, de mener une «chasse aux sorcières». A son retour de France vendredi, où il était l'invité d'honneur du président Emmanuel Macron pour le 14 juillet, l'homme d'affaires s'est offert un bol d'air sur l'un de ses parcours de golf dans le New Jersey. Souriant sous sa casquette rouge frappée de son slogan «Rendre sa grandeur à l'Amérique», M.Trump, accompagné par son conseiller à la sécurité nationale H.R. McMaster, a pu saluer dimanche des supporteurs qui assistaient à l'US Open de golf féminin.