Moscou a exigé lundi que Washington lui rende «sans conditions» deux propriétés diplomatiques aux Etats-Unis, confisquées en décembre dans la foulée des accusations d'ingérence russe dans l'élection présidentielle américaine. Moscou est prête à relancer «un dialogue régulier avec les Etats-Unis sur la stabilité stratégique, mais cela reste tributaire de Washington», a indiqué hier le ministère russe des Affaires étrangères, suite à une réunion entre le vice-ministre russe de la diplomatie Sergueï Riabkov et le numéro trois du département d'Etat américain Thomas Shannon. Un contentieux lié à la confiscation par Washington de deux propriétés diplomatiques russes aux Etats-Unis, en décembre dernier, a été au centre d'une rencontre lundi dans la capitale américaine entre Thomas Shannon et Sergueï Riabkov. «Des questions liées à la stabilité stratégique actuelle ont été abordées lors de cette réunion», a souligné le ministère russe. «L'attention des partenaires américains a été attirée sur le fait que la Russie se prépare à renouveler un dialogue régulier sur ce problème qui avait été suspendu par l'ancienne administration américaine». «La balle est donc dans le camp de Washington», a ajouté le ministère russe des Affaires étrangères. Moscou a exigé lundi que Washington lui rende «sans conditions» deux propriétés diplomatiques aux Etats-Unis, confisquées en décembre dans la foulée des accusations d'ingérence russe dans l'élection présidentielle américaine le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré lundi à propos de la réunion à Washington entre Thomas Shannon et Sergueï Riabkov que les deux hommes ont semble-t-il fait des avancées. «Nous estimons inacceptable d'instaurer des conditions au retour de nos résidences diplomatiques. Nous considérons qu'elles doivent nous être rendues sans conditions ni discussions», avait-il déclaré lundi à Moscou. En décembre 2016, l'ex-administration américaine de Barack Obama avait expulsé 35 diplomates russes et leur famille et fait fermer deux complexes résidentiels russes dans le nord-est des Etats-Unis, que Washington estimait utilisés par des espions russes sur le sol américain. Au département d'Etat, M. Shannon a reçu pendant près de trois heures M.Riabkov. Ce dernier, interpellé par quelques journalistes, a lancé en partant que les deux gouvernements étaient «presque, presque» parvenus à un règlement du contentieux sur ces propriétés diplomatiques russes. La question des propriétés diplomatiques avait été abordée «sans ambiguïtés» par le président russe Vladimir Poutine lors de sa rencontre avec son homologue américain Donald Trump en marge du G20 de Hambourg, le 7 juillet, a précisé Dmitri Peskov. «Nous espérons encore que nos collègues américains feront preuve de sagesse et de volonté politique», a-t-il ajouté. Moscou a déclaré la semaine dernière réfléchir à «des mesures concrètes» en représailles à l'expulsion des 35 diplomates russes et de leur famille. Vladimir Poutine avait décidé à l'époque de ne pas répliquer en expulsant à son tour des diplomates américains, invitant au contraire leurs enfants à la fête traditionnelle organisée au Kremlin à l'occasion du Nouvel An et du Noël orthodoxe.