Carence n Nul ne peut contester le fait que les plans qui organisent le trafic automobile à Alger sont dépassés. Des dizaines de milliers de véhicules circulent sur les routes et rues de la capitale alors que les infrastructures routières n'ont pas été réalisées en quantité suffisante. La création d'un centre de régulation pour améliorer le trafic automobile à Alger s'avère donc plus qu'une nécessité. C'est le thème principal et l'une des recommandations importantes émises lors de la rencontre organisée récemment à Alger sur les transports et la circulation dans la capitale et sa périphérie. «Il est nécessaire de créer un centre d'organisation du trafic routier qui devra permettre une gestion intelligente de la circulation grâce à un système de télécommunications adapté à la situation du moment», a expliqué le ministre des Transports, Amar Tou, lors de cette rencontre. Il s'agit, essentiellement, de suivre, grâce à un système de caméras, le mouvement du trafic et d'orienter les automobilistes sur la base des données récoltées par le système, ont expliqué les experts. M. Tou a considéré que la situation de la circulation automobile à Alger est très «difficile» en raison du nombre de voitures qui y circulent. Le parc national de véhicules est le plus important au Maghreb, et il s'agit, pour le ministre, de «trouver les moyens à mettre en œuvre pour rendre plus fluide le trafic, et ce sont les transports de masse (métro, tramway, train) qui vont contribuer à améliorer sensiblement la situation». La hiérarchisation du réseau routier urbain, l'identification des carrefours et des goulots d'étranglement jugés les plus critiques, une offre de stationnement plus importante et l'élargissement des voies sont les autres recommandations proposées par les experts lors de cette rencontre. Le ministère des Transports avait lancé une étude en 2004 pour identifier les projets d'investissement devant permettre l'amélioration de la circulation. Dans le cadre de cette étude, figurait une enquête sur les déplacements dans l'agglomération d'Alger et sur la mise en application d'un plan de circulation en 2006. Certaines actions, recommandées par l'étude, ont été déjà entreprises comme la modernisation et l'électrification du réseau ferré de la banlieue algéroise, la première ligne de métro d'Alger qui sera livrée à l'été 2009, le tramway d'Alger qui sera livré en février 2010 ainsi que le renforcement des capacités de l'Etusa, la régie de transport urbain. D'autres actions tendant à améliorer la circulation automobile dans la capitale sont, soit en cours de réalisation, soit achevées à l'instar du dédoublement des routes nationales, des aménagements de carrefours et la réalisation de plusieurs trémies. Concernant les parkings, le directeur des transports de la wilaya d'Alger, M. Ouazan a fait savoir que 14 parkings sont programmés, dont 7 d'une capacité de 5 184 places, sont en phase d'étude notamment à El-Biar, El-Madania, El-Harrach, Sidi M'hamed et Kouba. Selon ce responsable, 1,28 million de véhicules étaient immatriculés dans la wilaya d'Alger à septembre 2008. De 2000 à 2008, le parc automobile d'Alger s'est accru de 57%, avec plus de 475 000 véhicules nouveaux mis en circulation. Durant le premier semestre 2008, la wilaya d'Alger a enregistré plus de 72 000 nouvelles immatriculations, un chiffre en hausse par rapport au premier semestre 2007. En outre, 29 800 véhicules accèdent quotidiennement au centre-ville dont 7% par la route de Chéraga et 11% par la rocade Sud (Ben Aknoun - Dar El-Beïda).