Responsabilité n Qu'est-ce qui est à l'origine des embouteillages qui se forment chaque jour que Dieu fait sur les axes routiers de la capitale ? Le directeur du Salon international du deux-roues est catégorique : «Ils sont provoqués dans 80% des cas par les automobilistes qui sont souvent pressés et veulent tous passer en même temps, ce qui n'est pas possible. Résultat : ils se bousculent et se disputent le minuscule espace qu'ils sont censés partager, créant ainsi plusieurs files d'attente qui ne font qu'accentuer le problème.» Selon lui, les Algériens conduisent comme ils se conduisent : «Très mal.» Un avis que ne partage pas le directeur de la communication de l'Entreprise de travaux routiers, hydrauliques et de bâtiment (Etrhb-Haddad), Mohammed Hakem. Pour lui, le problème est ailleurs. «Il ne faut pas perdre de vue que le parc automobile a sensiblement augmenté, ces dernières années, à la faveur du lancement de la formule de vente par facilités. De plus, toutes les institutions sont concentrées à Alger, ce qui n'est pas pour arranger les choses. «Last but not least, les transports collectifs sont mal organisés», dit-il. A la question de savoir si les ouvrages d'art réalisés, ces dernières années, ont contribué à fluidifier le trafic routier, M. Hakem répond : «Le moins que l'on puisse dire est qu'ils ont permis de soulager les automobilistes et d'embellir la ville. Aujourd'hui, la circulation est souvent fluide, par exemple, au niveau du carrefour Addis-Abeba, ce qui n'était pas le cas il y a quelques années, lorsqu'il n'y avait pas encore de trémie. A l'époque pourtant, le nombre de véhicules qui empruntaient cette voie était de seulement 70 000/jour contre 150 000, voire plus actuellement.» Cependant, les infrastructures routières existantes sont, de l'avis général, insuffisantes et inappropriées. «Nous accusons un retard de 20 ans sur ce plan», a affirmé à ce propos le ministre des Travaux publics, Amar Ghoul. De son côté, le ministre des Transports, Amar Tou, a indiqué que le parc automobile a évolué d'une manière «qui a déjoué toutes les prévisions, d'où ces embouteillages». Cela étant, certains pensent que ce sont les barrages de contrôle dressés, depuis un moment, sur les différents axes routiers de la capitale qui sont à l'origine de la multiplication des bouchons. Ce que réfutent les services de sécurité pour qui les embouteillages ne sont pas propres à notre pays et encore moins à Alger.