le général de corps d'armée, Ahmed Gaïd Salah, multiplie les visites aux unités opérationnelles En d'autres termes, ce redéploiement n'est qu'un prolongement sur le terrain d'une vision politique exprimée, aussi bien par le directeur de cabinet à la présidence de la République, Ahmed Ouyahia, que par le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel. Face aux mutations sécuritaires et géopolitiques qui marquent la région du Sahel, l'Algérie ajuste son dispositif sécuritaire. Au moins 3000 soldats ont été dépêchés au niveau de ces zones dans les wilayas d'Adrar et Tamanrasset. Le commandement militaire a jugé indispensable de revoir à la hausse le nombre de son effectif mobilisé. C'est parce que ces zones frontières connaissent un flux massif de migrants clandestins, avec tous les risques que cela suppose, notamment depuis la chute de Daesh à Mossoul en Irak et les pertes qu'il subit en Syrie. Selon des rapports très fouillés, établis avec l'aide des services de renseignement, les risques d'infiltrations de terroristes sont fortement pressentis. Pour atteindre le sol algérien et fuir la pression en Irak et en Syrie, ces terroristes saisissent la brèche: ils comptent se dissoudre parmi le flux de migrants qui entrent en abondance via les frontières sud du pays avec le Mali et le Niger. Pour faire face à cette nouvelle menace, l'ANP est appelée à développer une autre stratégie plus conséquente pour contrôler le flux de migrants. Ce n'est pas sans raisons que le vice-ministre de la Défense nationale, chef de l'état-major de l'Armée nationale populaire, le général de corps d'armée, Ahmed Gaïd Salah, multiplie les visites aux unités opérationnelles le long des frontières et accroît ses appels à la vigilance. Lundi dernier, les éléments de l'ANP, stationnés dans la région frontalière avec la Libye, ont exécuté, avant-hier, un exercice tactique à tirs réels, a indiqué, le ministère de la Défense nationale dans un communiqué. C'est dire que ce redéploiement militaire revêt avant tout un sens géostratégique dans l'espace Maghreb-Sahel-Méditerranée scruté par les Occidentaux. Le péril des migrants subsahariens inquiète au plus haut degré l'Europe qui cherche une première digue. En d'autres termes, ce redéploiement n'est qu'un prolongement sur le terrain d'une vision politique exprimée, aussi bien par le directeur de cabinet à la présidence de la République, Ahmed Ouyahia, que par le ministre des Affaires étrangères Abdelkader Messahel. «Il est de notre devoir, en tant que gouvernement et en tant qu'Algériens, de défendre la souveraineté nationale et notre sécurité, c'est notre droit», a soutenu Messahel.Se fondre dans les flux des migrants en provenance de ces pays du Sahel, n'est pas la seule ruse dont peuvent user les terroristes. Engagés dans un trafic de drogue à très grande échelle, il ont suffisamment de ressources financières pour mettre le prix et convaincre des transporteurs clandestins à passer les frontières. La mission a été confiée aux services de la Gendarmerie nationale. Ces derniers doivent contrôler la situation, mais aussi les réfugiés arrivant vers le sol algérien. La stratégie doit par conséquence répondre à la conjoncture actuelle qui prévaut dans la région, d'où l'installation de nouveaux points de contrôle et de surveillance, avec la mobilisation intense des forces héliportées qui sont sollicitées à faire sans cesse des opérations de reconnaissance. Les routes reliant l'Algérie à ses voisins, notamment le tronçon Tamanrasset-Tinzaouatine, Tamanrasset-In Guezzam et Timiaouine- Bordj Badji Mokhtar et Adrar, ont été mis sous la loupe, idem pour les autres routes empruntées par les clandestins et les narcotrafiquants, qui seront également mis sous surveillance. Dans cette même stratégie, les forces de la Gendarmerie nationale qui seront assistées par l'ANP mettront en fonction un nouveau plan de circulation qui sera limité. Certaines zones seront par ailleurs déclarées zones militaires, seule une autorisation permettra d'emprunter certains axes. Le dispositif a pris également en considération de sécuriser davantage les sites pétroliers où sont implantées les entreprises étrangères. Pour la sécurité des citoyens, notamment les nomades, les forces de la Gendarmerie nationale ont pris le soin d'informer des nouvelles mesures avertissant qu'une sommation sera exprimée à toute personne qui tentera de violer le nouveau dispositif qui entre dans le cadre de la sécurisation des frontières et la préservation du sol et la souveraineté du pays. L'Algérie est prise pour cible dans ce contexte justement et le flux migratoire qui a pris de l'ampleur, cache certainement un dessein dévastateur. Selon des sources sécuritaires très informées, les terroristes seraient tentés d'emprunter un détour en usant des frontières algéro-maliennes ou algéro-nigériennes pour pouvoir atteindre le sol algérien en évitant les frontières algéro-libyennes, car très sécurisées. Le Sahel étant un no man's land, les groupes terroristes chercheront des complices parmi les passeurs pour atterrir en territoire algérien. D'aucuns n'ignorent que les contrebandiers et les narcotrafiquants travaillent de concert avec les terroristes. Et pour une liasse d'euros ou de dollars, aussi bien des passeurs impliqués dans le trafic de l'immigration clandestine, que des chauffeurs qui activent dans le noir, sont prêts à accomplir le «job». L'Algérie avait déjà pris des mesures, suite à la menace du retour des terroristes de Daesh en Libye qui fuient la Syrie et l'Irak. A présent, elle ne fait que confirmer sa volonté et sa détermination à mettre un terme à la progression de ce phénomène criminel transnational vers son territoire. Une entreprise de crime conçue dans l'intérêt de certains pays, aussi bien arabes qu'occidentaux d'où elle tire un soutien sans limite. Néanmoins, et vu les derniers développements sur le terrain, cette organisation qui vit son dernier quart heure semble être lâchée par ses sponsors. Elle subit un revers décisif, d'où le reflux de sa composante vers l'Afrique. Nos sources misent aussi sur l'enrôlement de ces résidus au sein de Boko Haram. Une autre organisation terroriste qui répond à la violence, au meurtre et à la barbarie ayant fait l'année dernière allégeance à Daesh. La volonté de transporter le terrorisme vers l'Afrique répond également à un agenda étranger. Faut-il y voir une relation entre cette tendance et les multiples visites du Premier ministre israélien en Afrique?