Encombrement. Il n'y a rien de mieux que la fermeté pour rassurer et même attirer les investisseurs étrangers dans notre pays. Depuis que le gouvernement Tebboune a entrepris de mettre en oeuvre un nouveau cahier des charges pour l'industrie automobile, de nouveaux investisseurs frappent à la porte. Notre ministre de l'Industrie, Mahdjoub Bedda, vient de recevoir, en une seule journée, les ambassadeurs d'Iran et d'Italie accompagnés respectivement des dirigeants des marques automobiles Saïpa et Fiat Chrysler. Si pour les Iraniens, le projet est déjà avancé avec pour partenaire l'homme d'affaires Tahkout qui produit déjà la marque coréenne Hyundaï, pour Fiat Chrysler c'est le début du processus. D'ailleurs, aux deux délégations, notre ministre a mis en avant la conditionnalité du nouveau cahier des charges. Ces deux constructeurs viennent s'ajouter aux quatre déjà en activité (Renault, Hyundaï, Mercedes et Wolksvagen). S'y ajoute le projet de Peugeot-Algérie qui montre des signes de relance. Sur la liste des «candidats» nous trouvons également les marques Toyota pour des camions et des bus, Nissan, etc. Ce sont près d'une dizaine de marques automobiles qui seront, à terme, fabriquées en Algérie. Fabriquées et non pas seulement montées qui ne seraient en réalité que des «importations déguisées» que le gouvernement a dénoncées. Il insiste sur un taux d'intégration progressif dont on aura les détails dès la publication du nouveau cahier des charges. Devant ce nombre plus qu'appréciable d'investisseurs dans l'industrie automobile, il n'y a plus lieu de douter de l'attractivité du marché algérien. Bien sûr que cette concurrence n'arrange pas tout le monde. Comme le patron de Sovac, Mourad Oulmi, qui, dans un entretien à la radio, ne voit pas d'un bon oeil qu'on puisse «partager un marché de 400 000 véhicules avec dix constructeurs». Le marché algérien est plus important que l'estimation qu'il avance. En 2012, l'Algérie a importé plus de 600 000 véhicules avec une facture de plus de 8 milliards de dollars. Et si un coup d'arrêt a été donné à l'importation cela est dû uniquement à des contingences financières. D'ailleurs, en 2016 et malgré les quotas d'importations, les concessionnaires ont mis sur le marché national un peu plus de 98 000 véhicules. Mais selon l'ONS, ce sont plus de 192 000 véhicules neufs (dans un parc national de 6 millions de véhicules) qui ont été immatriculés en 2016 dans notre pays. Cherchez la différence! Il suffit de regarder notre courbe démographique, notre développement économique et social pour se persuader que le marché de l'automobile est en pleine expansion en Algérie. Sans oublier l'export tant des véhicules que des pièces détachées vers les pays du Sud. Quoi qu'en disent certains industriels et si les marques automobiles affluent dans notre pays c'est qu'il y a des profits à engranger. Tout en respectant nos conditions d'intégration. La concurrence le confirme!