Le champion d'Algérie, l'ES Sétif, a montré la voie, en se séparant de son portier numéro un, Sofiane Khedaïria, qui a refusé de revoir à la baisse son salaire. Les pensionnaires de l'élite algérienne optent, désormais, par la force des choses, pour une austérité inéluctable en matière de transfert. Confrontés à des difficultés financières énormes, les clubs de Ligue 1 professionnelle de football se retrouvent contraints de recourir à un plafonnement de salaires qui ne dit pas son nom, alors que jusqu'ici, ils dépensaient sans compter, notamment lors de pareille période de mercato estival pour s'offrir les meilleurs joueurs sur le marché des transferts. Autres temps, autres moeurs, diront certains, en se référant à cette nouvelle stratégie adoptée, depuis le début du mercato estival actuel, par les pensionnaires de l'élite algérienne qui optent, sans doute forcés, pour une austérité inéluctable. Même les clubs réputés pour leur bonne santé financière sont «entrés dans le rang'', en réduisant sensiblement leur masse salariale, quitte à se passer des services de leurs meilleurs éléments. Le champion d'Algérie sortant, l'ES Sétif, a d'ailleurs montré la voie, en se séparant de son portier numéro un, Sofiane Khedaïria, pour la simple raison que ce dernier a refusé de revoir à la baisse son salaire. «Nous n'avons plus les mêmes ressources financières du passé. Nous venons également de perdre un sponsor de taille qui refuse de prolonger son contrat avec nous. Nous sommes désormais dans l'obligation d'adopter une stratégie d'austérité, au risque de nous retrouver dans une situation de cessation de paiement des salaires d'ici à quelques mois», explique le président de l'ESS, Hacen Hamar. En fait, l'Entente a traversé une zone de turbulences en fin de saison 2016-2017, à cause justement de ses soucis financiers. Les coéquipiers de Abdelmoumen Djabou étaient montés au créneau pour réclamer le paiement de plusieurs salaires. Pis, ils ont même failli bouder le match de demi-finales de la coupe d'Algérie face au MC Alger. Le même scénario va se reproduire quelques jours après à l'occasion de la finale de Dame Coupe, que les Sétifiens ont fini par perdre face au CR Belouizdad. Il faut dire que même les formations rachetées par Sonatrach et ses filières, à l'instar du MC Alger et du CS Constantine, ne sont pas mieux nanties sur le plan financier. Le manque du nerf de la guerre est durement ressenti du côté du MCA, où l'on peine à effectuer l'opération de recrutement. Ce n'est pas tout, la direction du club a été instruite par l'actionnaire majoritaire de sa société sportive pour plafonner les salaires de ses joueurs. Une instruction que les dirigeants mouloudéens trouvent du mal à appliquer face à la «résistance» des concernés. Au «Doyen», deuxième plus forte masse salariale du championnat derrière le CSC, certains éléments touchent un salaire dépassant les trois millions DA et il sera difficile de les convaincre de faire des concessions. Le MC Oran, la JS Kabylie et bien d'autres équipes de la Ligue 1 ont toutes demandé à certains de leurs joueurs de diminuer leurs salaires, au moment où les dettes ne font que s'accumuler, notamment envers les services de sécurité sociale. Dans la foulée, la Ligue de football professionnel (LFP) avait interdit à pas moins de 12 clubs de l'élite de recruter de nouveaux joueurs, en raison de leurs dettes envers d'anciens employés qui ont recouru à la Chambre de résolution des litiges (CRL) pour être rétablis dans leurs droits. Les délais impartis à ces clubs pour épurer leurs dettes envers ces joueurs ont expiré jeudi.