«Les efforts fournis de part et d'autre de la Méditerranée n'ont pas toujours répondu à nos attentes.» A la veille de la célébration, en novembre prochain du dixième anniversaire de la déclaration de Barcelone, le partenariat euromeditérranéen est encore loin des objectifs escomptés. C'est ce qui ressort du rapport du président de la 7e conférence ministérielle euroméditerranéenne, M.Jean Asselborn, qui a dressé, hier matin au Luxembourg un constat de carence du partenariat euroméditerranéen. Sur un ton pessimiste, M.Asselborn a affirmé que «les efforts fournis de part et d'autre de la Méditerranée n'ont pas toujours répondu à nos attentes». Avant de poursuivre que «la région continue à faire face à de nombreux défis que nous devons relever ensemble, ce qui nécessite une volonté politique accrue pour développer les réponses communes qui sont nécessaires à l'établissement d'une zone de paix, de stabilité et de prospérité». Cette conférence à laquelle prend part M. Mohamed Béjaoui, ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères, a pour but d'insuffler un nouvel élan à la coopération entre les 25 pays de l'Union européenne et leurs homologues de dix pays méditerranéens. Une opportunité aussi, pour faire le point sur les grandes questions politiques au Proche-Orient. Il convient de rappeler que les dix partenaires méditerranéens de l'UE sont l'Algérie, l'Egypte, Israël, la Jordanie, le Liban, le Maroc, l'Autorité palestinienne, la Syrie, la Tunisie et la Turquie. Ces derniers, d'après le chef de la diplomatie luxembourgeoise sont tenus d'opérer des réformes de fond, aussi bien dans les domaines économique que politique et sécuritaire. A l'ouverture de cette conférence, la commissaire européenne aux Relations extérieures, l'Autrichienne Benita Ferrero-Waldner, a affirmé que «le partenariat de l'Europe avec ses voisins du Sud arrive à un moment crucial. Après dix ans, nous avons des décisions clés à prendre qui détermineront la forme future de nos relations». Une occasion aussi, pour faire avancer un projet ambitieux destiné à renforcer les programmes en matière d'éducation, de commerce, d'intégration économique et de droits de l'homme. Dans ce contexte, le chef de la diplomatie du Luxembourg dont le pays assure la présidence en exercice de l'UE, préconise de dynamiser l'intégration Sud-Sud. «En l'absence d'un grand marché du Sud, nos efforts ne seront pas récompensés.» En second lieu, selon Asselborn, il faudrait assurer l'accroissement du niveau d'alphabétisation, les reformes économiques et une implication accrue de la société civile au développement du partenariat. Sur le plan économique, L'Union européenne a tissé, au fil des années avec les pays méditerranéens, tout un réseau d'accords d'association dans le cadre de l'objectif global, défini dès 1995, d'établir d'ici à 2010 une zone de libre-échange entre les deux rives de la Méditerranée. Cependant, à l'exception du dialogue politique et de la coopération sécuritaire qui se sont intensifiés au cours de ces dernières années, le volet économique reste le parent pauvre du partenariat euroméditerranéen. Par ailleurs, une solution politique globale au problème israélo-palestinien demeure le blocage majeur aux efforts avec rapprochement entre les pays arabes avec l'Europe et l'Etat Hébreu. Pour sa part, l'Algérie dont l'objectif est la mise en oeuvre de l'accord d'association avec l'Union européenne n'est pas, pour l'heure, concernée par la politique européenne de bon voisinage. Les perspectives de cette coopération seront à l'ordre du jour de la visite de deux jours que doit effectuer à la fin du mois de juin prochain en Algérie, la commissaire européenne chargée de la Politique de voisinage et des Relations extérieures, Mme Ferrero Waldner.