L'autre atout à avoir suscité l'intérêt des capitales européennes est l'embellie financière enregistrée par l'Algérie. Un automne bien «fourni» pour les deux rives nord et sud de la méditerranée, qui s'apprêtent à mettre au point divers programmes de coopération, s'inscrivant dans le sillage du processus de Barcelone. Même si les trois pays du Maghreb ont conclu chacun séparément un accord d'association avec l'Union européenne - ce qui s'inscrit en faux avec le projet chimérique du grand Maghreb arabe - qui nécessite plus de coordination en matière politique et économique, il reste que ces pays sont plus que jamais appelés à s'inscrire dans des regroupements régionaux par, notamment, la réactivation de l'UMA. D'ailleurs, la conférence euro-méditerranéenne des ministres des Affaires étrangères, tenue à Barcelone les 27 et 28 novembre 1995 a constitué l'acte fondateur de ce partenariat solide et durable. Les Etats participants, c'est-à-dire les 15 pays membres de l'UE, et les 12 partenaires des deux rives sud et est de la méditerranée, ont adopté, lors de la première conférence de Barcelone une déclaration assortie d'un programme de travail. La plus importante réunion a été celle tenue à Marseille les 15 et 16 novembre 2000. Lors de cette conférence, il a été procédé à la mise en oeuvre du programme Meda II et d'un projet de charte euro-méditerranéenne de paix et de stabilité. C'est justement autour de ce dernier point que sont articulées les initiatives de partenariat entre les deux rives de la Méditerranée. Car, il s'agit en premier lieu d'éradiquer les causes de l'extrémisme religieux qui puise sa force dans la misère sociale et dans la marginalisation. Dans ce cadre, la coopération en matière de lutte antiterroriste et l'éradication des réseaux de trafic de stupéfiants dont l'Afrique du Nord, notamment le Maroc, constitue la plaque tournante, sont avec la lutte contre l'émigration clandestine l'une des priorités des partenaires euro-meditérranéens. La tenue à la mi-octobre prochain à Oran d'une conférence euro-méditerranéenne, dite des «5+4» sera consacrée à la lutte contre l'émigration clandestine et le trafic de stupéfiants. Idem pour la conférence des «4+3» qui débattra de la sécurité en Méditerranée et qui sera organisée au début de l'année prochaine en France sous l'égide du ministère français de la Défense. C'est ce qu'a annoncé Mme Michèle Alliot Marie, lors de sa dernière visite en Algérie. En outre, à la veille de la célébration, au courant de l'année prochaine, du dixième anniversaire de la conférence de Barcelone, le partenariat euro-méditerranéen a connu une véritable impulsion. Le ballet diplomatique et les missions économiques qui se sont succédé au cours de l'été dernier dans la capitale algérienne révèlent l'importance qu'accordent les pays européens à l'Algérie qui commence peu à peu à s'extirper des griffes du terrorisme et de l'obscurantisme qui ont failli avoir raison des fondements républicains de l'Etat. L'autre atout, et non des moindres, à avoir suscité l'intérêt des capitales européennes est incontestablement l'embellie financière enregistrée par l'Algérie, au cours des dernières années. Ce qui fait de notre pays un marché prospère pour les cercles d'affaires, même si, en matière d'investissements directs, beaucoup de chemin reste encore à parcourir. La reconversion de la dette algérienne en contrats avec des entreprises françaises constitue un exemple concret de partenariat entre l'Algérie et l'Union européenne. L'intérêt croissant des opérateurs économiques français, favorisé par des engagements politiques fermes entre les deux chefs d'Etat, Abdelaziz Bouteflika et Jaques Chirac, s'est traduit par une série de contrats dans divers secteurs d'activité, comme les transports, les travaux publics, l'habitat...et la recherche scientifique. D'ailleurs pour finaliser un certain nombre de ces contrats des visites croisées entre Alger et Paris sont prévues au cours de cette rentrée. Côté algérien, pas moins de six ministres (Energie, Habitat, Travaux publics, Transports, Santé et Ressources en eau) sont attendus au cours de cette rentrée en France où ils auront à finaliser un nombre important de projets de coopération avec leurs homologues français.