Menasra ouvre-t-il une nouvelle ère de collaboration avec le gouvernement? En tout cas, le ton est à l'apaisement entre cette formation islamiste et l'Exécutif. Nouveau son de cloche, nouvelle démarche au sein du MSP? Fraîchement élu à la tête du parti, le président du Mouvement de la société pour la paix, Abdelmadjid Menasra, semble plus flexible envers le gouvernement. Il a indiqué hier, à Alger, que sa formation politique tranchera le cas de l'appel du gouvernement au dialogue une fois renseigné sur la teneur de l'initiative. A noter qu'il n'a pas rejeté l'offre du dialogue qu'il considère à juste titre «comme une voie civilisée dans la pratique démocratique». Lors d'une conférence de presse, animée au siège du parti en marge de laquelle a eu lieu une passation «symbolique» de consignes avec le président sortant, Abderrazak Makri, Menasra a déclaré que le MSP «n'a pas encore reçu d'invitation officielle à prendre part au dialogue national auquel a appelé le Premier ministre, Adelmadjid Tebboune», précisant que sa formation «tranchera sur cette initiative une fois renseigné sur sa teneur». Affirmant que le MSP est un partisan du dialogue, qu'il considère comme «une voie civilisée dans la pratique démocratique», Menasra a ajouté que le mouvement est «favorable à tout dialogue inclusif dans lequel il aura un rôle positif». Il y a à peine quelques mois, la direction du MSP ne s'encombrait pas de détails quand il s'agit de rejeter en bloc tout ce qui venait «d'en haut». Menasra ouvre-t-il une nouvelle ère de collaboration avec le gouvernement? En tout cas, le ton est à l'apaisement. Qualifiant le congrès extraordinaire qui a scellé l'union entre le MSP et le FC, d'«extraordinaire, légal, regroupant trois générations, consensuel et unifiant», Abdemadjid Menasra a déclaré qu'il donnera «davantage de force au MSP». «Les priorités du Mouvement consistent à mener à bien l'union à travers sa concrétisation à la base, réussir aux élections locales à travers l'élargissement de la sphère de candidatures, ouvrir le champ aux disciples de feu Cheikh Nahnah et enfin avoir une présence politique efficace à travers la réactivation de l'opposition parlementaire», a indiqué Menasra ajoutant que la Constitution amendée «conférait à cette opposition des droits et prérogatives qui nécessitent d'être réactivés». Par ailleurs, Menasra a estimé que l'Algérie «vit une situation financière délicate induite par l'effondrement des cours du pétrole, une conjoncture économique difficile en raison de l'augmentation continue de la facture des importations, une situation sociale préoccupante marquée par le désespoir et une situation politique hypothéquée par la présidentielle de 2019». Répondant aux questions des journalistes, Menasra a précisé qu'«il valorise la guerre contre la corruption», à condition qu'elle «soit juste, permanente, non sélective et non politisée», a-t-il ajouté.