La conférencière accusera sans ambages l'UDR d'être l'instigateur de la campagne de dénigrement contre le PT. La responsable du Parti des travailleurs, Mme Louisa Hanoune, ne rate désormais aucune occasion pour tirer la sonnette d'alarme en ce qui concerne la démarche suivie jusqu'ici par le gouvernement. Jeudi dernier, à l'occasion d'un exposé du rapport politique du comité central du PT, Mme Hanoune martèlera que «le gouvernement algérien a réuni tous les ingrédients pour une explosion sociale». Les réformes imposées, d'après elle, à un rythme effréné par l'Europe et les Etats-Unis visent à affaiblir l'Algérie pour mieux accaparer ses richesses. La porte-parole du PT citera l'exemple de nombre de pays africains et d'Amérique latine, notamment la Côte d'Ivoire, qui sont en proie à de graves problèmes après l'installation des «multinationales» dans ces pays, analyse la dame de fer algérienne. Le Venezuela, la Bolivie, l'Equateur sont autant de pays, explique la porte-parole du PT, qui ont vécu amèrement l'expérience des privatisations tous azimuts. D'après elle, la mondialisation, telle que dictée actuellement par les plus grandes puissances de ce monde, n'est pas une fatalité. «Il faut se battre», dira la conférencière en rendant hommage, au passage, au président vénézuélien qui fait front aux Etats-Unis et aux sociétés multinationales, qui ont accaparé les richesses de son pays, après avoir promis monts et merveilles, poursuit la responsable du PT. D'après elle, le monde, actuellement, est partagé en deux. D'un côté, les classes défavorisées qui mènent une lutte acharnée pour leur survie, et de l'autre, les forces du mal, représentées par le FMI, la Banque mondiale, qui ne s'intéressent qu'aux bénéfices, quitte à provoquer la mort de générations entières. Néanmoins, la porte-parole du Parti des travailleurs soulignera qu'il existe une prise de conscience mondiale face aux dangers que représente la mondialisation. Elle saluera vivement la mobilisation des peuples français et hollandais qui ont dit non à la Constitution européenne, lors des consultations référendaires organisées la semaine écoulée. Selon elle, 80% des électeurs qui ont voté non dans ces deux pays sont des travailleurs. L'ancienne candidate à l'élection présidentielle du 8 avril 2004 appellera solennellement le gouvernement algérien à «revoir sa copie», notamment sur le dossier des hydrocarbures qui est une question fondamentale pour l'Algérie, dira-t-elle encore en dénonçant, au passage, toutes les augmentations décidées par le gouvernement et qui ont, poursuit-elle, provoqué la chute du pouvoir d'achat des Algériens jusqu'à 40%. Idem pour les allocations familiales imputées aux employeurs et décidées par la tripartite, Mme Louisa Hanoune révélera devant les journalistes qu'à cause de ce désengagement de l'Etat, une entreprise privée basée dans la wilaya de Bouira a licencié 35 travailleurs, pères de famille sur les 75 qu'elle emploie, pour les remplacer par des célibataires. «Où va nous faire atterrir le gouvernement?», s'interroge la responsable du PT en interpellant le président de la République vu les pouvoirs qu'il détient, afin de changer tout cela. Enfin, en abordant la campagne menée contre le PT, ces derniers jours, par deux députés qui appartenaient au même parti, Louisa Hanoune dira, en guise de réplique, qu'au sein de sa formation politique, quand quelqu'un a rejoint la poubelle de l'histoire, il n'existe plus pour elle. La conférencière accusera sans ambages l'UDR d'être l'instigateur de la campagne de dénigrement contre le PT. Elle terminera le sujet par cette sentence: «Un parti qui n'a pas d'histoire ne pourra jamais avoir d'avenir.» Fidèle à ses positions, la secrétaire générale du Parti des travailleurs, en évoquant la situation internationale, a réitéré son soutien au peuple palestinien, le droit de l'Irak au recouvrement de sa souveraineté nationale ainsi que l'effacement de la dette des pays pauvres sans aucune condition. Il y a lieu de souligner que les travaux du comité central du PT se poursuivaient encore hier à huis clos au siège du parti à El Harrach, pour l'élaboration du canevas de ses activités futures.