«On est allé jusqu'à proposer des sommes faramineuses pour payer l'adhésion des militants du PT à cette formation.» Mme Louisa Hanoune a accusé officiellement hier l'UDR de vouloir déstabiliser son parti. «Je démens formellement les informations mensongères faisant état de démissions collectives au sein de la base du PT dans la wilaya de Tissemsilt», s'est-elle adressée aux journalistes lors de la conférence de presse tenue à l'hôtel Sables d'Or à Zeralda. Pour la secrétaire générale du PT, il s'agit plutôt d'un groupe de militants, 10 au total, exclus du parti pour «détournement de fonds». L'affaire remonte à quelques mois et entre, selon elle, dans le cadre d'une campagne menée «contre le parti par la formation d'Amara Benyounès», en prévision «des prochaines joutes électorales». A En croire ces mêmes déclarations, les personnes «éjectées» du PT sont en réalité «des opportunistes» qui ont adhéré à l'UDR pour des rasions qui n'ont rien à voir avec la tendance politique, mais bien pour «des motifs exclusivement financiers». Louisa Hanoune sort de sa réserve pour accuser en des termes à peine voilés le «parti adoptif» de vouloir récupérer sa base. «On est allé jusqu'à proposer des sommes faramineuses pour payer l'adhésion des militants du PT à cette formation», a-t-elle soutenu. Sur un autre sujet, le Parti des travailleurs qualifie de «scandaleuse» la déclaration du ministre du Commerce, M.Boukrouh, relative à l'annulation de la loi portant interdiction d'importer les boissons alcoolisées. Un texte voté antérieurement par les députés. «C'est une décision d'une extrême gravité qui porte atteinte à l'honneur des députés» défend-elle. Le PT, qui s'est abstenu lors du premier vote, se place aujourd'hui contre la position de l'Exécutif. Pour le parti «c'est une question de principe». Cela nous renseigne sur l'attitude du parti dans le cas où on décide de porter des rectificatifs sur le texte de loi en question. Une révision prévue, selon des sources parlementaires, au courant du mois de juillet, et ce, dans le cadre d'une loi de finances complémentaire. Au chapitre sécuritaire, Mme Louisa Hanoune a stigmatisé «le black-out» du gouvernement dans «l'attentat» qui a visé la centrale électrique du Hamma. «Tous les signes indiquent que c'était un acte terroriste».Elle cite en outre le fait que «le gouvernement n'a pas démenti le communiqué du Gspc qui a revendiqué l'opération». Le PT a son propre point de vue dans cette affaire et estime que «ce sont les cercles qui prônent la privatisation et le bradage des secteurs névralgiques de l'économie nationale, appuyés par les multinationales qui sont derrière cet attentat». Louisa Hanoune tire la sonnette d'alarme. Les rapports de force entre les médias et la presse ont été débattus lors du conseil national tenu ce week-end. Abordant la question de l'incarcération de Benchicou et Hafnaoui, Louisa Hanoune s'est montrée évasive. Elle commence par réitérer la position de principe du parti qui est «contre l'incarcération des journalistes, même si le cas de la diffamation est prouvé». Et finit par préciser «que le PT ne peut soutenir des journalistes qui versent dans les écrits mensongers». Pour le PT, il n'y a pas un supercitoyen, «nous sommes tous égaux devant la justice pourvu que les juges soient indépendants des politiques».Enfin, le parti va demander une audience au président de la République au courant de ce mois pour lui remettre les 500.000 signatures collectées dans le cadre de la campagne engagée par le parti depuis deux mois.