A quelques jours de la saison estivale, la Coquette est toujours en phase d'hibernation, avec un littoral envahi par les ordures. Les premiers rayons de soleil chaud ont fait leur apparition. Les vagues gigantesques ont cédé la place à une marée basse, annonçant ainsi l'approche de l'été. Mais aucune initiative n'a été prise pour l'assainissement des plages d'Annaba et l'embellissement de l'environnement. 80 km de côtes gisent encore sous des tonnes d'ordures de différentes natures. Allant du sac et bidon en plastique, aux cannettes et bouteilles de bière, jusqu'aux ordures ménagères et les eaux usées qui forment un décor désolant d'une nature qui, à elle seule, représente un potentiel sans péril pour attirer les estivants, et contribue pour beaucoup à la relance du tourisme. Il est très clair que la corniche d'Annaba souffre d'indifférence, voire même de mépris. L'indifférence des services concernés, à savoir APC, direction de l'environnement et le mouvement associatif chargé de promouvoir l'aspect environnemental de cette ville côtière. Ce potentiel naturel touristique est insignifiant pour les concernés du domaine. Par conséquent, leur indifférence est à l'origine de la dégradation de ces sites naturels, à savoir les plages d'Annaba et qui seront à long terme interdites à la baignade, comme ce fut le cas pour la plage de Sidi Salem, commune d'El Bouni. Cette plage régurgite des produits toxiques, rejetés par Asmidal. Autre exemple de plages interdites à la baignade: Oued El Faras, Oued El Ghalem et Sidi Okacha. Ces trois plages sont situées à Chetaïbi, l'une des plus belles baies du monde. Aujourd'hui, la forte pollution et l'accès difficile ont fait que ces plages représentent un danger pour les baigneurs. Face à l'indifférence, l'incompétence et l'inconscience, le littoral annabi se meurt chaque jour un peu plus et son agonie est accélérée par le mépris des citoyens, pour qui la nature signifie décharge publique sur l'étendue du sable, et le grand bleu rime avec égout dans lequel se déversent toutes leurs eaux usées. Ces gestes démesurés d'incivisme se perpétuent dans l'impunité, car nos plages sont livrées à l'abandon total. Alarmante est la constatation, mais telle est la vérité des plages d'Annaba, à un mois de la saison estivale. Les services communaux chargés de l'opération de ramassage des ordures, de l'embellissement du site «ont accompli une tâche très rude, le ramassage des mégots», a été effectué rapidement. Quelle ironie, toutes les opérations de préparation de la saison estivale se résument au ramassage de mégots. Quant à la vitrine essentielle du littoral annabi, qu'est le boulevard de Chapuis, situé en bord de mer, qui attire chaque année des centaines de milliers de promeneurs, c'est l'image type d'un fiasco qui perdure depuis deux années consécutives. Ce boulevard, appelé aussi Rizzi Amor, a fait l'objet d'un chantier au coût de 60 milliards de centimes en vue d'embellir le littoral, malheureusement, la médiocrité des travaux et de la conception d'un boulevard à la hauteur de ce bord de mer, a laissé d'une part les estivants en rade pendant l'été 2004 et a soulevé moults questions quant à la qualité des travaux d'embellissement. Pour cette année, il semble bien évident que ce boulevard va laisser ses fans en rade, puisque les travaux avancent au rythme comateux. Concernant les structures hôtelières, l'ancre pourrait bien ne pas suffire, puisque et comme l'avait constaté le wali d'Annaba lors de sa dernière réunion, elles sont au point zéro. Aucune structure n'est en perspective. L'été 2005, les estivants, devant le manque flagrant qui paralyse le secteur du tourisme, devront se contenter du peu implanté dans la ville, puisque les projets touristiques sont programmés pour 2006.