Boudjerra Soltani a choisi Mostaganem pour sa première sortie après la session extraordinaire du conseil consultatif du MSP qui lui a donné raison contre ses adversaires. Intervenant le jour même que d'autres poids lourds de l'Alliance présidentielle stratégique, le président du parti islamiste a donc pris part à cette offensive conjuguée des partis au pouvoir en faveur de la réconciliation nationale. A ce propos, intervenant dans un meeting organisé à la salle des sports de Tigditt, Soltani a affiché sa conviction que «l'amnistie générale doit être le couronnement d'une démarche et non la résultante d'une décision et constituer le prolongement et l'aboutissement d'une réconciliation nationale». Le leader du MSP, en faisant une rétrospective de la période noire de l'histoire du pays, n'a pas manqué de souligner l'apport de sa formation politique dans le retour au calme à travers une démarche qui, a-t-il déclaré, a placé l'intérêt de la nation au-dessus de toute autre considération. L'occasion aussi pour Soltani de relever tout le bien que la politique du président de la République a apporté au pays depuis son accession à la tête du pays. «La concorde civile a éteint les feux de la discorde induisant, depuis six ans, le retour de l'Algérie sur la scène internationale où sa voix est écoutée au sein des forums politiques et économiques mondiaux», a estimé Boudjerra Soltani. Une marque de soutien au chef de l'Etat que le président du MSP entend élargir à tous les chantiers lancés par le chef de l'Etat. Il a affirmé à ce propos que son mouvement souscrivait à «toutes les réformes, éducative, judiciaire, administrative, auxquelles s'attelle le gouvernement». Avec cependant, des nuances de taille, notamment sur la question de la réforme de l'éducation nationale où le bureau exécutif de cette formation politique avait officiellement protesté contre la suppression de la filière sciences islamiques de l'enseignement secondaire. L'organisation estudiantine Ugel, prolongement du MSP à l'université, mène de son côté campagne contre le projet gouvernemental. Sur cette question, le leader islamiste n'a pas dérogé à la tradition de son parti en usant d'un double langage, en indiquant que «le système éducatif et ses programmes d'enseignement ont livré l'Algérien à différents courants de pensée contradictoires tout comme l'administration dans ses rapports quotidiens avec le citoyen a conduit ce dernier à détester l'Etat et ses institutions». Une autre manière de reposer le problème de la réforme de l'école en noyant le sujet dans un discours populiste qui tend à dédouaner l'intégrisme de sa responsabilité dans l'échec de l'école algérienne.