Un remaniement a été opéré au sein du bureau exécutif national du Mouvement de la société pour la paix. Les membres de la troïka présidentielle, Belkhadem-Ouyahia-Soltani, se réuniront demain. Parmi les points retenus comme ordre du jour, la direction tournante de l'alliance qui doit revenir à Boudjerra Soltani, ainsi que la question de la suppression de la filière islamique de l'enseignement supérieur. C'est ce qu'a affirmé, hier, Boudjerra Soltani en marge de la cérémonie officielle d'installation et de passation de consignes des nouveaux membres du bureau exécutif national du MSP qui s'est tenue au siège du parti. Usant d'un ton rappelant celui de feu cheikh Mahfoud Nahnah, le président du MSP a laissé entendre qu'il a bien l'intention de peser lourd au sein de la coalition gouvernementale d'autant qu'il vient de sortir renforcé de son «bras de fer» avec les cadres de son parti, notamment Ahmed Dane et Abdelmadjid Menasria. D'ailleurs, l'absence de ce dernier n'est pas passée inaperçue. Interpellé sur le pourquoi d'une telle absence, les cadres du parti ont tenu dans un premier temps à imputer cette absence à un contretemps avant de dévoiler que le madjliss choura lui a interdit toute déclaration à la presse. Mettant à profit la présence de la presse, Boudjerra Soltani a dévoilé la nouvelle stratégie du parti. Dans son intervention, le président du MSP a souligné que cette stratégie est axée sur la résolution de plusieurs dossiers dont certains sont qualifiés d'urgents et d'autres de sensibles. Concernant les réformes (éducation nationale, justice, douanes, séparation des trois pouvoirs) initiées par le chef de l'Etat, le conférencier a avoué que «le parti n'est pas contre le principe de ces réformes mais il ne peut se prononcer sans connaître au préalable le contenu et les mécanismes» avant de préciser: «On ne cautionnera ces réformes que si elles sont en droite ligne avec nos principes et nos concepts.» Décidé plus que jamais à peser sur les prochaines décisions quant à la politique gouvernementale, le président du MSP a prévenu que «dorénavant on imposera notre point de vue». Une façon d'aviser ses adhérents que le parti ne doit plus faire de la figuration au sein de la coalition gouvernementale. Quant à l'ouverture politique et économique, Boudjerra Soltani a averti qu'«il faut d'abord choisir sur quoi et à qui on doit s'ouvrir car il y a une ligne rouge à ne pas dépasser». Abordant le front social, l'intervenant a souligné la nécessité de trouver un équilibre entre les réformes et les dépenses budgétaires afin d'entamer la prochaine rentrée sociale sous de bons auspices. «Depuis 1995 le peuple ne cesse de payer une lourde facture», a-t-il déclaré. Auparavant il a été procédé à l'installation des nouveaux membres du bureau exécutif national du parti. C'est ainsi que Sid-Ahmed Boulin a remplacé Salem Hocine tandis que Naâmane Laouar cède sa place à Nacer-Eddine Cherif. De son côté, Abdelhalim Abdelwahab reprend ses fonctions au sein du BEN occupées auparavant par Mekhlouf Ben-Amar. Enfin, Mohamed Djoumaâ a retrouvé les rênes de la communication du parti. Fonction déjà occupée du temps du Hamas. Mais la nouveauté a trait à la désignation de Farouk Tiffour comme attaché de presse de Boudjerra Soltani au niveau de son ministère d'Etat, en remplacement du Dr Aït-Messaoudène. Des changements qui ont fait dire aux présents que les remaniements ne sont pas uniquement l'apanage du président de la République.