img src="http://www.lexpressiondz.com/img/article_medium/photos/P170731-12.jpg" alt=""C'est la guerre..."" / Vers la chute du pouvoir ou la nécessité de s'en donner un autre? C'est ce que sous-entend en tout cas ce long métrage marocain projeté samedi dernier en compétition officielle au Festival du film arabe d'Oran. Outre l'enterrement du chanteur populaire oranais Houari Aouinet au titre duquel le ministre de la Culture Azzedine Mihoubi s'est déplacé dans la ville d'El Bahia, l'annonce du décès de la grande icône du cinéma algérien, Youcef Bouchouchi, père de Lotfi Bouchouchi, le Festival international du film arabe s'est poursuivi samedi dernier tout en se voyant chamboulé encore une fois par le décalage des films dont les documentaires censés être projetés à la cinémathèque et qui se sont retrouvés diffusés à la salle Le Maghreb multipliant les séances de la journée. Si ce n'était que ça! La ponctualité parfois faisait défaut ce qui fatiguait de nombreuses personnes du public et notamment le jury. Ceci étant dit, de la programmation des jours écoulés nous avons failli oublier le documentaire «Istiyad Ashbah» second long-métrage du cinéaste palestinien Raed Andoni qui a été projeté avant-hier. Un film qui avait reçu cette année le Grand Prix au festival de Berlin. Un très beau film qui reconstitue dans un hangar de Ramallah un centre d'interrogatoire israélien. Une expérience cinématographique bien singulière qui a permis à des anciens détenus à travers des jeux de rôle de revivre leur détention, y compris les mauvais traitements. Une sorte de thérapie de groupe, expérimentale, ces derniers vont rejouer le traumatisme d'une façon saisissante. Du théâtre vérité qui dira plus que l'on entend. Un film basé sur les sensations et filmé d'une manière époustouflante. Dans la section long métrage, outre le film algérien «Al ashiq» de Amar Si Fodil qui entrera en compétition officielle, le Maroc fera son apparition avec le film de Mohamed Ahed Bensouda. Intitulé «A la recherche du pouvoir perdu» il est un clin d'oeil au livre «A la recherche du temps perdu» de Marcel Proust dont le cinéaste fera un clin d'oeil dans le film. Avec Azelarab Kaghat et Noufissa Morgane Benchehida comme acteurs principaux le film relate les péripéties de la vie d'un général d'une soixantaine d'années, qui passe ses journées dans sa villa cossue entre service, sport, lecture et jeu d'échecs avec son compagnon de guerre, un colonel de son âge, entouré et servi par Hlima la gouvernante, un jardinier, deux soldats, un chauffeur et un électricien. Célibataire, l'officier haut gradé voit sa vie basculer le jour où la belle Ilham, une chanteuse de cabaret qui se dit «artiste», vient habiter en face de sa villa et taquiner son calme par ses chants doux et son charme captif. Après le mariage, la lune de miel, les moments d'amour et de joie, la tristesse s'installe. Le général, qui est souvent en déplacement, interdit à sa femme de sortir de la villa. Se sentant emprisonnée dans cette cage dorée, sa femme ne rêve que d'une chose, retourner chanter, à tel point qu'elle organise un concert dans son salon pour ses employés et militaires. A force de fumer et de boire par dépit, elle tombe malade. Après une altercation avec son mari elle fait un accident de voiture et tombe dans le coma. Se réveillera-t-elle un jour? Du début à la fin le film est traversé d'images d'archives politiques ayant marqué la scène mondiale, tels la chute du régime de Sadam Hussein et sa capture, la guerre en Libye, l'avènement de Daesh etc. le monde va mal. C'est la guerre! D'ailleurs, c'est le terme que la femme emploiera devant son général de mari quand elle lui reprochera son manque d' «humanité». Guerre au sein de la famille qui fait écho aux maux du monde extérieur, le réalisateur utilisera le style de la métaphore pour dire ce qui cloche, à savoir l'absence de liberté de mouvement dans certains pays arabes et leurs actes manqués vis-à-vis de l'installation de la démocratie même après l'avènement du printemps arabe. Un film au sujet pertinent si ce n'est les longueurs et les étirements au niveau des séquences à répétition, qui infligent au film une certaine pesanteur ennuyeuse.