M.Abbas a annoncé hier le report des élections législatives prévues à la mi-juillet et propose la nomination d'un vice-président. Les élections législatives palestiniennes prévues le 17 juillet prochain ont été repoussées à une date ultérieure a indiqué hier le président palestinien Mahmoud Abbas. Depuis quelques semaines déjà circulait dans les milieux proches de la commission électorale, l'éventualité d'un report du scrutin au vue de l'impréparation générale pour une telle échéance qui engage le devenir immédiat des territoires palestiniens. M.Abbas avait déjà évoqué, le 25 mai à la veille de son départ pour Washington, une telle possibilité, le renvoi des élections. Dans un communiqué officiel de l'Autorité palestinienne, hier à Ramallah, il a été fait état du renvoi, à une date non déterminée, du scrutin législatif de la mi-juillet. Dans ce communiqué, il est précisé que le président Abbas «a décidé d'annuler le précédent décret fixant au 17 juillet la date des législatives». Il est aussi indiqué qu'«une nouvelle date sera fixée par décret après des consultations avec les différents mouvements palestiniens et l'adoption d'une nouvelle loi électorale par le Conseil législatif palestinien (CLP, Parlement) . C'est le président Rawhi Fattouh, qui assurait l'intérim de la présidence après le décès du résident Yasser Arafat, qui fixa au 17 juillet la date des élections législatives, rappelle-t-on, avant l'élection en janvier d'Abou Mazen à la tête de l'Autorité palestinienne. Même s'ils estiment prématuré de se prononcer sur une nouvelle date, des responsables palestiniens ont néanmoins laissé entendre que le mois de novembre serait le plus indiqué pour convoquer à nouveau l'électorat. Evidemment, cette décision de report n'a pas enthousiasmé le mouvement Hamas qui s'est élevé hier contre cet arrêt. Aussi, sans surprise, Hamas condamnait-il hier une décision selon lui, «unilatérale». Dans un communiqué de son porte-parole, Sami Abou Zouhri, le mouvement Hamas indique que «la décision de report de M.Abbas est unilatérale. Il n'a pas consulté les mouvements palestiniens». Et Abou Zouhri d'ajouter: «Cette décision montre que l'Autorité palestinienne n'est pas sérieuse quant à ses engagements. Elle risque de provoquer le chaos et de donner une impression négative de la nation palestinienne car elle survient alors que les Américains et Israël multiplient leurs appels pour un report des élections.» Par ailleurs, l'état de santé de M.Abbas inquiète les milieux politiques palestiniens, même si Abou Mazen affirme être «en excellente santé» tout en ayant subi des examens médicaux à Amman au retour d'une tournée marathon à l'étranger. D'autre part, la proposition de M.Abbas de nommer un vice-président peut être corollaire à son état de santé. En effet, Abou Mazen a déclaré jeudi à Ramallah que sa proposition «est importante» pour la direction palestinienne, sans autre précision, indiquant: «Je vais créer un poste de vice-président (...) Cette question est importante et nécessaire». Il va, ajoute-t-il, soumettre cette idée au Conseil législatif palestinien (CLP, Parlement) et au cabinet. Dans ses déclarations à la presse, Mahmoud Abbas a, par ailleurs, apporté quelques éclaircissements sur ses entretiens avec le président américain, George W.Bush, lors de sa visite officielle aux Etats-Unis le 26 mai dernier. A propos du désengagement d'Israël de la bande de Gaza, M.Abbas indique: «Le président Bush m'a dit des choses importantes à propos du retrait de Gaza et indiqué que ce ne serait pas le dernier retrait», ajoutant: «Il a aussi dit qu'un retrait (de la bande de) Gaza devait être lié à celui de Cisjordanie et que le retrait de Gaza devait être lié à la Feuille de route.» Toutefois, Abou Mazen relativise les résultats de ses entretiens avec M.Bush affirmant: «Il y a de nombreux résultats importants, en théorie, mais nous attendons de voir ce qui se fait sur le terrain». En effet, Israël a toujours décidé seul, habituant les Palestiniens à des retournements de situation de dernière minute, comme le blocage, puis le rejet, des accords d'Oslo, d'autant plus que le retrait de Gaza est une décision unilatérale d'Israël, que les Palestiniens et le quartette (USA, UE, ONU et Russie) veulent intégrer dans le processus de la Feuille de route, plan de paix international à l'initiative des pays et organisations sus-citées. Notons enfin que le bureau du cabinet du Premier ministre israélien a indiqué hier qu'une rencontre entre Ariel Sharon et Mahmoud Abbas aura lieu le 21 juin prochain à Jérusalem. Aucune source palestinienne n'a confirmé hier cette rencontre annoncée du seul côté israélien.