Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a annoncé devant le Parlement palestinien que les législatives, initialement prévues pour le mois de juillet et reportées sine die en juin, auraient finalement lieu en janvier 2006. Il a également annoncé son intention de nommer un vice-président pour “éviter” une vacance du pouvoir, s'il venait à disparaître, soulignant qu'il soumettra le nom de son candidat à l'approbation des députés. Cette idée, selon lui, a pour but d'assurer la continuité de l'institution et éviter d'éventuels remous. Le vice-président resterait en fonction jusqu'aux prochaines élections à la présidence de l'Autorité palestinienne, prévues pour janvier 2009. Lors de ces élections, le président et le vice-président de l'Autorité palestinienne seront élus sur le même ticket. Âgé de 70 ans, le président de l'Autorité avait subi en juin à Amman un cathétérisme cardiaque (examen permettant d'explorer l'état du cœur) dont le résultat s'était révélé très satisfaisant, fait-on état dans son entourage. La date des législatives n'arrange pas les affaires de Hamas, qui a souhaité les organiser dans le courant de cette année, pour profiter de la forte popularité dont le mouvement jouit encore dans la bande de Gaza. Le transfert de souveraineté dès la semaine prochaine de l'enclave à l'Autorité palestinienne contrarie le jeu du mouvement islamiste qui se nourrit dans les difficultés et les situations extrêmes. Abbas a installé son quartier à Gaza où il supervise en personne le retrait israélien, veillant personnellement à ce que cette opération se déroule dans le calme. Or, Gaza normalisée grâce, entre autres, à un afflux de dons et projets de développement, redorera, sans contexte, le blason de l'Autorité palestinienne. Ce qui devrait réduire la pression du Hamas, déjà assez affaibli par la flambée terroriste. Le mouvement islamiste palestinien confirme tout de même sa participation aux législatives, escomptant rééditer les performances réalisées au printemps lors des élections municipales. Mais, depuis, la situation s'est compliquée en Irak où rien ne prédit la victoire de l'islamisme politique. Les attentats de Londres ont, de leur côté, pour résultat de nombreux tours de vis en Occident et même dans les pays arabes. La lutte antiterroriste n'est plus un slogan. D. B.