Abdelhakim Bettache, coordinateur du bureau MPA à Alger Avec ces tracasseries, les partis risquent d'aller au rendez-vous des locales affaiblis. Rien ne va plus pour eux. Les partis politiques traversent une zone de turbulence. Ces derniers souffrent d'une hémorragie interne. A la veille des élections locales, les partis risquent de laisser des plumes. Des démissions sont annoncées en cascade ces derniers temps au sein de nombreuses formations. Des cadres et des responsables jettent le tablier. Cette tempête arrive au mauvais moment, soit en pleine préparation des listes de candidatures. Le cas du Mouvement populaire algérien (MPA) illustre parfaitement cette saga. La saignée continue au sein du parti de Amara Benyounès. Après le départ du coordinateur du bureau d'Alger, Abdelhakim Bettache, d'autres cadres claquent la porte. Des militants du parti à Guelma ont déposé une démission collective lundi dernier. Pas moins de 700 militants et de 34 coordinateurs communaux, à leur tête, le coordinateur de wilaya le député, Nazih Berramdane ont prononcé leur retrait du MPA. La cause: ils reprochent à leur patron de bafouer le règlement intérieur du parti. Ces derniers estiment que le parti est devenu une entreprise familiale qui est gérée par trois personnes, lesquelles décident de tout. Le député Benramdane reproche à la direction du parti de vouloir imposer des personnes étrangères pour mener la bataille électorale. Le député rappelle même que la désignation de Benagoune, au poste de ministre du Tourisme, qui a été déchu en l'espace de 48 heures seulement, a accentué le malaise au sein du parti. Effectivement, depuis les législatives, les démissions s'enchaînent au sein du parti du MPA. Des retraits en groupe des militants ont été annoncés dans plusieurs régions à Bouira, Sétif, Bordj Bou Arréridj, Béchar. Le départ récemment du coordinateur du bureau d'Alger, Abdelhakim Bettache a provoqué un tapage médiatique. En guise de justification, la direction du MPA a rompu le silence en affirmant que ce dernier n'a pas démissionné, mais qu'il avait été exclu du parti. Or, la vague des départs traduit sérieusement le ras-le-bol des militants qui ont perdu toute confiance en la direction actuelle. Un malaise qui risque de plonger la formation dans une impasse à la veille des locales. Le MPA n'est pas le seul à faire face à une tempête. Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) est vivement fragilisé par les vagues de démissions. Pas moins de 116 militants RCD de la section d'Azazga, dans la wilaya de Tizi Ouzou, ont déposé une démission collective le 25 juillet dernier. Dans une lettre adressée au secrétariat national, les démissionnaires ont dénoncé le manque de culture démocratique dans les structures du parti. Hier, le P/APC de Tadmaït a claqué la porte. La direction du parti refuse de parler de saignée. Le FFS n'est pas en reste. Le vieux parti de l'opposition est frappé par un malaise interne. Quelque 17 bureaux communaux à Boumerdès ont bravé la menace de claquer la porte. Ces derniers ont gelé leurs actions en guise de contester la décision disciplinaire contre le fédéral de la wilaya de Boumerdès qui a été suspendu. «Nous jugeons cette décision arbitraire et contre-productive d'autant plus qu'elle intervient à quelques jours de la confection des listes de candidatures pour les locales», affirment les contestataires. Le parti majoritaire du FLN renoue également avec la protesta. L'installation des commissions électorales au niveau des wilayas n'a pas été sans tracas. Cette opération a été menée sur fond de tension. Des bagarres ont éclaté entre les partisans et les opposants de la direction de Ould Abbès à Guelma, Sétif, Boussaâda et M'sila. Avec ces tracasseries, les partis risquent d'aller au rendez-vous des locales affaiblis. Alors qu'ils doivent renforcer leur réservoir électoral en recrutant des foules, les partis souffrent d'une saignée qui risque de compromettre leur score aux locales.