Le parti d'Amara Benyounès traverse une impasse chronique, avec une avalanche de démissions. Le Mouvement populaire algérien (MPA) n'en finit pas avec ses déboires, conséquences directes des précédentes élections législatives où des têtes de liste étaient imposées à l'insu de la base, de la transgression du règlement intérieur du parti et de la volonté d'imposer, une fois encore, des candidats aux prochaines élections locales au détriment des militants. Hier, cétait au tour du député de la wilaya de Guelma, Nazih Berramdane, de claquer la porte du parti d'Amara Benyounès. Mais M. Berramdane n'est pas le seul de sa formation politique à avoir rendu son tablier. En effet, celui-ci, qui assurait jusqu'ici le poste de coordinateur de la wilaya de Guelma, et, néanmoins, membre du conseil national du MPA, a annoncé la démission collective des 34 coordinateurs de la wilaya et de plus de 700 militants. Contacté par nos soins, ce député a indiqué que "la situation est intenable au sein du parti. Le président de notre formation politique ne cesse de cumuler des erreurs à même de pousser les militants sincères vers la sortie. Au plan national, on relève une violation flagrante du règlement intérieur du parti. Le MPA est géré par trois individus qui décident de tout". Et d'affirmer que "le malaise s'est accentué quand Amara Benyounès a proposé un ministre du Tourisme qui n'a tenu que 48 heures avant qu'il ne soit débarqué. Face à ce discrédit, on aurait pu gérer la situation autrement et épargner les hostilités au sein du parti. Mieux, le président ira jusqu'à imposer son choix pour désigner le chef du groupe parlementaire. Rien ne pourrait justifier cette démarche, encore moins la violation du règlement intérieur du parti. Notre démission collective a été réfléchie. Si on est arrivé à ce stade, cela veut dire que le parti n'a plus besoin de militants dévoués". Aux yeux de notre interlocuteur, rien n'a été fait pour apaiser les esprits et mettre l'intérêt du parti au-dessus de toutes les considérations. "Nous avons tout dit lors de notre récente conférence. La situation est telle que les militants sont invités à quitter le parti", a souligné M. Berramdane qui évoquera une autre raison, et pas des moindres. À ce propos, et à quelques mois seulement des élections locales, des personnes étrangères au parti ont été imposées à Guelma pour mener la barque sous le regard impuissant du secrétariat de la wilaya et des 34 coordinateurs communaux. "C'est inacceptable. Cela ne peut plus durer. Que chacun assume ses responsabilités", dira encore M. Berramdane. Ces démissions interviennent après celles enregistrées dans plusieurs wilayas du pays, comme à Bouira, à Béchar, à Bordj Bou-Arréridj, à Béjaïa et à Sétif. Mais la plus significative a été la démission du coordinateur d'Alger, Abdelhakim Bettache, qui a claqué la porte du parti en protestant contre les pratiques et la gestion antidémocratiques du parti, le climat de déliquescence dans lequel évolue le parti suite aux déclarations improvisées et l'impasse qui a été faite sur la tenue d'une session extraordinaire du conseil national. Ainsi, depuis l'annonce des résultats des législatives du mois de mai dernier, les militants n'ont pas cessé de dénoncer les exclusions dont ils sont victimes, notamment la désignation des membres du bureau national 7 mois après le congrès du parti.